Pour boucler le budget : Fabius envisage une nouvelle privatisation02/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1737.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

Pour boucler le budget : Fabius envisage une nouvelle privatisation

Pour boucler son projet de budget pour 2002 et pour compenser, paraît-il, le manque à gagner de la chute du prix des licences de téléphonie mobile UMTS, le gouvernement cherche ce qu'il pourrait bien vendre parmi les entreprises publiques.

Depuis 1997 que Jospin est chef du gouvernement, les différents ministres socialistes des Finances n'ont pas ménagé leur peine pour vendre à l'encan ce qui pouvait l'être : plus de 113 milliards de francs sont ainsi rentrés, en moins de quatre ans, dans les caisses de l'Etat grâce aux privatisations, totales ou partielles, de France Télécom, Thomson Multimédia, Aérospatiale, Air France, etc., au grand bonheur de quelques capitalistes privés, qui ont ainsi réalisé de très bonnes affaires. Aujourd'hui, Fabius est prêt à continuer. EDF et GDF restent d'ailleurs sur le feu, ainsi que le projet qui concerne le groupe Snecma. Mais en attendant, le gouvernement a besoin d'argent frais pour poursuivre sa politique au service des patrons.

Une société en bonne santé financière, susceptible d'intéresser des capitalistes privés pouvant se porter acquéreurs, et donc privatisable, il vient de la trouver parmi les sociétés d'autoroutes : l'ASF, "Autoroutes du Sud de la France", pas trop endettée, présentant des perspectives de rentabilité et, surtout, la garantie de l'Etat qui conservera un peu plus de 50 % du capital.

Fabius espère ainsi une rentrée d'une bonne dizaine de milliards, l'entreprise étant estimée entre 25 et 30 milliards de francs. Cette somme devrait servir, pour 8 milliards, à abonder le Fonds de réserve des retraites (dont l'objectif déclaré est de garantir le montant des retraites par répartition des salariés) ; pour un milliard à soutenir le transport aérien ; pour un autre milliard, à aider la Banque de développement des petites et moyennes entreprises, etc. Reste à trouver l'acquéreur qui, il ne faut pas en douter, posera ses conditions avant d'acheter.

Voilà comment le gouvernement entend finir de remplir la caisse de l'Etat et boucler un budget qui, comme les précédents, sera tout au service des intérêts du patronat.

Partager