Macif Compiègne (Oise) : Un ras-le-bol massif !02/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1737.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Macif Compiègne (Oise) : Un ras-le-bol massif !

Les salariés des assurances Macif de Compiègne, le centre de gestion pour le secteur Picardie et Val-de-Seine, se sont mis en grève mardi 23 octobre contre l'aggravation de leurs conditions de travail. Quasiment personne ne travaillait ce jour-là. Et à l'assemblée de grévistes qui se tenait en début d'après-midi, il y avait près de 80 salariés présents sur plus de 100 salariés de ce centre. À l'échelle nationale aussi cette grève, appelée par les syndicats CFDT et CGT, a été bien suivie.

En fait, le ras-le-bol existe depuis longtemps contre les conditions de travail. Le travail des employés de la Macif consiste à répondre au téléphone toute la journée. Et il faut répondre vite et souvent car la direction demande un rendement. Aussi pour les pauses, c'est 15 minutes, pas une de plus. Les employés sont surveillés constamment. Pour la pause, par exemple, ils doivent appuyer sur la touche pause de leur téléphone pour signaler qu'ils partent prendre leur café. Le moindre retard au retour de la pause est repéré aussitôt par les chefs qui ont les matricules de tous les salariés, leur numéro de poste, et qui savent immédiatement sur leur cadran qui est arrêté et pourquoi. Si, suite à un coup de téléphone d'un assuré, un salarié a un problème qui nécessite quelques minutes de mise au point, il doit, pour pouvoir régler le problème sans répondre à un nouvel appel, appuyer sur une autre touche de son téléphone, la touche "retrait administratif". Mais il est fortement "conseillé" de ne pas utiliser cette touche. Dès qu'un salarié le fait, il a aussitôt droit à la visite d'un cadre qui vient demander ce qui se passe. Et avec tout cela, il faut répondre à 100, voire 120 coups de téléphone par jour.

Depuis quelque temps, la pression s'est encore accentuée pour que les salariés fassent du "commercial". Il faut vendre le plus possible de contrats d'assurance. Toutes les deux heures, des chefs passent voir combien chacun en a vendu. Il y a même sur chaque ordinateur individuel, un message informatique précisant, à l'heure dite, combien de contrats ont été réalisés, combien devront être réalisés à telle autre heure pour remplir les objectifs fixés par la direction. Et la direction veut généraliser les objectifs individuels. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, car les salariés sont à bout de nerfs tous les jours et sentent la pression pour en faire plus s'accentuer.

Cette grève a été en tout cas un vrai bol d'oxygène. Et l'idée de remettre ça et d'aller cette fois crier sa colère en nombre à la direction régionale, située pas très loin, fait son chemin. Car bien sûr, tous les salariés sont conscients que, pour faire plier la direction, il ne faut pas en rester là.

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