Les grévistes des UDP (Unités de Distribution de la Publicité) de La Poste, à Champagne-au-Mont-d'Or et Grigny, dans la région de Lyon, ont finalement repris le travail mercredi 24 octobre, après quatre semaines de grève (voir LO n° 1735).

Ils ont obtenu partiellement satisfaction sur leurs revendications : tous les contrats CDD arrivant à échéance d'ici la fin de l'année seront prolongés. Or, comme ceux-ci atteignaient 18 mois, c'est une façon de reconnaître leur transformation en CDI. De plus, dix agents des UDP actuellement en CDI verront leur contrat transformé en contrat de facteur en 2002. Enfin, une indemnité kilométrique pour le retour du lieu de distribution au centre de l'UDP sera mise en place. Cette indemnité, de l'ordre de 850 F par an, n'est pas au niveau de ce que demandaient les employés : ils souhaitaient une indemnité pour l'entretien de leur véhicule personnel qu'ils doivent utiliser pour charger la publicité.

Mais les grévistes sont retournés au travail satisfaits : pendant quatre semaines, ils ont tenu tête à la direction de La Poste avec calme et détermination malgré les tentatives d'intimidation, le mépris et la désinvolture avec lesquels la direction les a traités pendant tout le conflit. Et lorsque, lundi 22 octobre, ils ont envahi la salle où se tenait le conseil de direction de La Poste, ils ont eu le sentiment que c'est par ce geste qu'ils ont obligé le directeur départemental à les recevoir et à prendre en compte leurs revendications. En effet, il fallait voir ce directeur adopter soudain un profil bas : pendant toute la grève il avait affiché son arrogance, puis il avait laissé entendre qu'une ouverture était possible. Mais, à la veille du week-end précédent, il avait fait volte-face et nié brutalement toute possibilité de négociations.

Pour les grévistes, cette grève est une victoire malgré un résultat limité par rapport à leurs revendications : ils ont le sentiment d'avoir fait plier la direction de La Poste. Ils ont découvert la solidarité, et la plupart d'entre eux ont d'ailleurs refait grève deux jours après leur reprise, pour la journée nationale d'action des UDP appelée par plusieurs syndicats.