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- Lutte ouvrière n°1737
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Leur société
De la droite au PS : Pour la sécurité... de leurs résultats électoraux
A l'approche des prochaines élections, la droite et le PS sont repartis de plus belle à rivaliser sur le thème de l'insécurité, à l'occasion du débat sur les mesures à prendre contre le terrorisme. Avec une belle unanimité, ils s'apprêtent à faire voter de nouvelles mesures contre les "fauteurs de troubles".
Cela leur permet de s'agiter. Quant à l'efficacité réelle des mesures annoncées, c'est une autre affaire. Car les effets d'annonce ne règlent rien. Non seulement parce qu'elles ne prennent pas le problème à la racine, mais parce qu'elles sont pratiquement inapplicables.
Ainsi, la majorité des parlementaires vient de voter des mesures répressives, très répressives sur le papier, à l'encontre des attroupements de jeunes qui entravent le passage dans les parties communes des immeubles. Il est effectivement parfois difficile de franchir un rassemblement de jeunes installés dans le hall ou les escaliers. Parmi d'autres choses, cette situation provoque des nuisances pour les habitants et accentue ce sentiment d'insécurité qui gâche la vie de bien des habitants des quartiers populaires.
Mais la réponse qui vient d'être donnée est démagogique. On fait mine de vouloir améliorer les conditions de vie des habitants des cités. Mais sans régler le problème réel qui est lié au manque de locaux pour les jeunes des cités et au manque d'animateurs et d'animatrices dignes de ce nom. Quant aux sanctions pénales, chacun sait qu'elles sont inapplicables et inopérantes, quand elles ne contribuent pas à aggraver la tension.
Si des jeunes des cités occcupent bancs et abords des immeubles l'été, et les parties communes des immeubles l'hiver, c'est en premier lieu qu'il n'y a pas d'endroits pour s'assembler. Dans les cités, les cafés ferment de bonne heure. Les rares maisons de quartier ne sont pas adaptés à accueillir des jeunes. Quant aux Maisons des jeunes et de la culture, lorsqu'elles existent, elles sont loin des cités et des préoccupations des jeunes, pas conçues pour les attirer.
La nouvelle législation brandit le bâton contre de tels attroupements, en donnant aux gardiens d'immeubles la possibilité d'appeler la police. Comme si cela pouvait être une solution. D'ailleurs nombre de ces gardiens, comme nombre d'habitants des cités le savent bien. Et ils n'appellent pas la police, alors que rien ne les empêchait jusqu'alors de le faire. Une police qui, prudemment, se garde d'intervenir, sachant que ses interventions ne résoudront rien ou, pire, dramatiseront la situation.
Opérer un sévère tour de vis sur le papier contre les jeunes pour donner l'impression que l'on s'occupe des petites gens est une chose. Mais régler les problèmes des cités et des jeunes en est une autre.
Le PS tenait un colloque sur la question le week- end des 27 et 28 octobre. Il y a beaucoup été question, pour lui, d'une nécessaire "mutation idéologique" dans le domaine de la sécurité. Cette mutation est faite depuis longtemps dans ce domaine. Le PS tient la barre à droite toute !