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Leur société
Budget de la Sécurité sociale : Une misère pour les hôpitaux
Le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale pour 2002 a été voté en première lecture à l'Assemblée nationale, mardi 30 octobre. Outre la possibilité pour les chômeurs en fin de droits ayant cotisé quarante ans de percevoir une allocation de 5 000 à 5 750 F par mois jusqu'à l'âge de la retraite, le congé de paternité porté à onze jours au lieu de trois, le gouvernement a débloqué un milliard de francs supplémentaire pour la modernisation des hôpitaux, s'ajoutant aux 2,9 milliards annoncés.
Il n'en a pas fallu plus au PCF, qui avait menacé le gouvernement de voter contre ce projet de budget, pour se "féliciter de ce pas plus que positif", selon les propos de Robert Hue, et de se contenter de s'abstenir lors du vote. Attitude parfaitement hypocrite, car l'abstention des députés communistes ne remet pas en cause la majorité gouvernementale, contrairement à un vote contre. Mais depuis quatre ans qu'il participe au gouvernement, le PCF, s'il élève parfois le ton afin de ne pas perdre tout crédit auprès de ses militants et de ses électeurs, a bien montré qu'il n'entendait pas gêner le gouvernement et finissait par approuver toutes les mesures, même les plus antiouvrières, prises par ce dernier, pour peu qu'il fasse "un pas".
Pourtant, que représentent quatre milliards quand on sait que le budget de la Sécurité sociale s'élève à près de 2 000 milliards de francs ? Que cette même Sécurité sociale doit supporter toutes sortes de dépenses qui ne devraient pas être de son ressort, ne serait-ce que les 35 heures ? Que les cadeaux supplémentaires au patronat, sans parler des aides habituelles, se chiffrent déjà pour 2002 à 42 milliards de francs (plus de dix fois ce qui est alloué aux hôpitaux), sous forme de diminution de l'impôt sur les sociétés ou de la suppression progressive de la part salariale dans la taxe professionnelle.
Et surtout, que représentent ces 4 milliards face aux besoins en matière de santé publique ? Partout, des services ferment dans les hôpitaux, faute de crédits et de personnel suffisant ; on ferme aussi des maternités, les urgences sont débordées, etc. L'Etat n'envisage de recruter que 45 000 nouveaux travailleurs hospitaliers sur trois ans pour compenser le passage aux 35 heures, alors qu'il en faudrait le double, pour maintenir la situation en l'état, c'est-à-dire un état de manque.
Comme tous les services publics, le service hospitalier se dégrade faute de moyens. La miette que jette le gouvernement aux hôpitaux peut être suffisante au PCF pour ne pas rompre sa solidarité avec le pouvoir, mais elle ne pourra bien évidemment pas redresser une situation qui se détériore depuis des années.