Licence UMTS, privatisation d'autoroutes : La capitulation de Jospin26/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1736.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

Licence UMTS, privatisation d'autoroutes : La capitulation de Jospin

Le gouvernement vient de diviser par huit le montant à verser à l'Etat pour les licences des fréquences des futurs téléphones mobiles "troisième génération", dits UMTS. Les grands patrons de la téléphonie n'auront qu'un peu plus de 4 milliards de francs à débourser, au lieu des 32,5 milliards initialement prévus. Les PDG des entreprises concernées jubilent et appellent "courage" ce qui n'est qu'une piteuse capitulation du gouvernement devant leurs exigences.

Au début du mois d'octobre, Jean-Marie Messier, le PDG de Vivendi Universal dont la filiale SFR est directement concernée, remettait en question les engagements pris. Il bloquait le premier versement exigé, et mettait au pied du mur le gouvernement. Il demandait la division par quatre du prix des licences. Après avoir fait dans un premier temps vaguement la leçon à Messier, le gouvernement vient donc d'exaucer ses voeux, et double même la remise !

Mais ce n'est pas le seul signe fort et trébuchant que le gouvernement donne au grand patronat. Sous prétexte de combler le manque-à-gagner résultant de cette diminution des rentrées liées à ces licences, il s'apprête à privatiser la société "Autoroutes du Sud de la France", qui gère une partie notable du réseau autoroutier. Comme les autres compagnies de ce secteur, cette entreprise est, sur le dos des usagers, extrêmement rentable. En 2000, son bénéfice était de 1,6 milliard de francs. Bon an mal an, un profit de l'ordre de 10 % est prévu. Le gouvernement offre ainsi un véritable pactole aux futurs gros actionnaires.

Lorsque Messier, il y a trois semaines, refusait de régler ses engagements, La Tribune, le journal des milieux de la Bourse et de la finance, écrivait : "Une capitulation de l'Etat devant Vivendi Universal aurait justement symbolisé l'avènement d'une société où le puissant, fort de sa capitalisation boursière et de ses réseaux d'influence, se place au-dessus des lois communes que doit incarner l'État".

Le conditionnel utilisé par ce journal n'a plus lieu d'être. La capitulation du gouvernement et de Jospin devant le patronat qui impose sa loi est manifeste. Mais, à la différence de ce que pense ce quotidien, une telle situation n'est pas une nouveauté.

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