Groupe Mornay Après trois semaines de grève, La direction recule26/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1736.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Mornay Après trois semaines de grève, La direction recule

Au groupe Mornay, groupe de Caisses de retraite complémentaire AGIRC-ARRCO et d'institutions de prévoyance employant près de 1 800 travailleurs, après trois semaines d'une grève commencée le 27 septembre, la convention collective d'établissement (CCE) dénoncée par la direction - qui voulait la ramener au niveau de la convention collective de branche, moins favorable - a été rétablie sur décision du tribunal.

En effet, le 18 octobre, le tribunal des référés a jugé que la dénonciation de la CCE devait préalablement faire l'objet d'une information au comité d'entreprise et aux organisations syndicales. Si la direction ne fait pas appel (la haute hiérarchie lui conseille d'en rester là), ce jugement pourrait faire jurisprudence.

Mais au-delà de cette décision juridique, le mouvement a été marqué par la mobilisation du personnel. C'était particulièrement visible lors de la manifestation nationale organisée à Paris pour l'audition du jeudi 11 octobre, dans le cadre du procès en référé intenté par le comité d'entreprise et les syndicats. Nous étions plus de 700 grévistes, sur 1 800 salariés dans tout le groupe, venus des quatre coins du pays ; il y avait aussi de nombreuses délégations de soutien représentant d'autres Caisses. Cela faisait plaisir de se revoir autrement que pour le boulot !

Le lendemain, nous avons décidé de ne pas attendre les bras croisés la décision du tribunal fixée au 18 octobre, et de tenter de faire céder la direction... en continuant la grève.

A Paris, nous étions plus de 200, tous les matins, à reconduire la grève, mais bien plus nombreux à participer aux temps forts. L'arrogance et les mensonges de la direction ont beaucoup fait pour décider les hésitants à persévérer. Par exemple, dans une vidéo concoctée par la direction pour défendre son point de vue et diffusée dans tous les sites, le directeur général expliquait que la dénonciation de la CCE était "indispensable à la survie de la Caisse". Ce qui a provoqué le retour à la grève de nombreux camarades, notamment ceux de Toulouse, qui se sont remis en grève à 40.

Mais la direction a fait traîner les choses en longueur. Finalement, après plusieurs rencontres infructueuses entre la direction, les syndicats et les grévistes, la décision du référé est tombée le 18 octobre, à 16 h 30 : nous avions gagné ! A Paris, dans la tour Mornay (près de la Gare de Lyon), les cris de joie s'entendaient du rez-de-chaussée jusqu'au 16e étage !

Le lendemain, après s'être rassemblés dans les halls d'entrée, à Paris et Vincennes, nous avons repris le travail aux cris de "Vive la grève et vive la convention !" Reste la question du paiement des jours de grève que nous comptons bien obtenir dans le protocole de fin de grève, encore en discussion entre syndicats et direction.

Partager