Exposition - Prénom : Louise. Nom : MICHEL. 1830-190526/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1736.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

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Exposition - Prénom : Louise. Nom : MICHEL. 1830-1905

Le Musée de l'Histoire vivante, à Montreuil (Seine-Saint-Denis) fournit actuellement l'occasion d'aller à la rencontre de Louise Michel, rebelle, communarde, anarchiste et révolutionnaire jusqu'à son dernier souffle.

A travers de nombreux documents, originaux, manuscrits, gravures et photos, organisés chronologiquement, on la suit de son enfance en Haute-Marne à sa mort à Marseille. Mais aussi -et ce n'est pas le moindre intérêt de l'exposition- on la suit dans son époque : le Second Empire, le siège de Paris, la Commune, la déportation en Nouvelle-Calédonie, la révolte des Kanaks, les manifestations, meetings et grèves des deux dernières décennies du xixe siècle. On y croise Victor Hugo ou Clemenceau, des Communards comme Eudes ou Ferré et des révolutionnaires comme Blanqui, des ouvriers, des miséreux, des hommes et des femmes mais aussi... des chats qu'elle recueillait dans son logis, quand elle en avait un.

Née d'une mère domestique dans un château, Louise Michel reçut une éducation humaniste de la part des propriétaires, baigna dans les idées de Voltaire et Rousseau, découvrit l'histoire et la littérature. Un de ses vifs désirs dès cette époque est l'écriture : poèmes surtout, théâtre également. Cet aspect moins connu de son activité resta une des préoccupations de sa vie mouvementée. Institutrice, elle se tourna vers les problèmes d'éducation, celle des filles en particulier, si négligée par la société bourgeoise de la Troisième République.

Collaborant aux journaux d'opposition à Napoléon III, élue présidente du Comité républicain de vigilance des citoyennes du XVIIIe arrondissement de Paris en novembre 1870, proche des blanquistes, elle participa de toutes ses forces à la Commune en tant que propagandiste, ambulancière, membre du Comité de Vigilance de Montmartre mais aussi garde au 61e bataillon, dans lequel elle participa à la marche sur Versailles et aux combats d'Issy et de Clamart. On la vit sur les barricades, parmi les derniers combattants.

Sa mère ayant été arrêtée à sa place, Louise Michel se livra aux Versaillais et fut condamnée, comme des milliers d'autres, à la déportation en Nouvelle-Calédonie. Elle y organisa des conférences, y fit quelques études pour la Société nationale de Géographie et surtout fut une des rares à sympathiser avec les Kanaks et à soutenir leur révolte de 1878 contre l'oppression colonialiste, avant d'être rapatriée en 1880 à la faveur d'une amnistie générale.

Louise Michel continua encore son combat. Ces années furent ponctuées de séjours de plusieurs mois, parfois de plusieurs années, dans les prisons de la iiie République. Elle en profita pour écrire. Louise Michel, se réclamant du mouvement anarchiste depuis le début des années 1880, fut dreyfusarde en 1898, oratrice et conférencière inépuisable, de meetings en réunions en France (elle fut victime d'une tentative de meurtre au Havre), en Grande-Bretagne, en Belgique, aux Pays-Bas. C'est au cours d'une tournée qu'elle mourut à Marseille en 1905. Ses obsèques, de la Gare de Lyon au cimetière de Levallois, rassemblèrent une foule impressionnante.

Louise Michel définissait ainsi son combat, de femme et de révolutionnaire, dans un article de 1901 : "Les femmes, à toutes les époques troublées, ont fait leur part largement. C'est ainsi qu'elles aiment la prendre, ne s'amusant pas à réfléchir si elles sont des femmes ou des combattants. [...] Non, camarades, il n'y a pas des âmes d'hommes et des âmes de femmes, il y a l'humanité en marche à cet avril de l'époque où fleurit l'idéal, où il ramifie si loin et si haut que cela semble beau."

L'exposition évoque Louise Michel telle qu'elle était : combattante et révolutionnaire jusqu'au bout.

Viviane Laffont

Exposition présentée jusqu'au 15 décembre. Le Musée d'Histoire vivante, situé au sein du parc de Montreau à Montreuil (31, bd Théophile-Sueur) est ouvert du mercredi au dimanche, de 14 h à 17 h en semaine, de 14 h à 18 h le week-end. Pour s'y rendre : de la station de métro Gallieni, bus 122, arrêt Parc de Montreau, ou par le RER E ou A, station Val-de-Fontenay, puis bus 122 ; en voiture, autoroute A3, sortie Montreuil S 29 - Théophile-Sueur. Entrée : 20 F, gratuite sur présentation du journal Lutte Ouvrière.

Une visite guidée peut être organisée gratuitement pour les groupes (minimum 5 personnes), y compris le matin. Téléphoner pour réserver auprès de Sébastien au 01 48 70 61 62.

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