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Leur société
Enquête de l'Insee : La pauvreté augmente
L'Insee a publié, le 18 octobre, une série d'enquêtes établissant un "portrait social" de la France qui ne fait que confirmer ce que l'on sait déjà : la pauvreté augmente, même parmi ceux qui travaillent.
En plus des chômeurs, il existe en effet des travailleurs pauvres : 1,7 million selon l'Insee. Cela touche, en ajoutant les conjoints, leurs enfants, 2,7 millions de personnes. "Plus de 6 personnes sur 10 vivent dans des ménages ayant perçu des revenus d'activité dans l'année", conclut l'Insee. Les "travailleurs pauvres" sont des petits agriculteurs, des artisans ou des petits commerçants, des salariés qui ont pourtant travaillé tout au long de l'année et dont la moitié travaillent même à plein temps ; enfin il y a les travailleurs qui alternent les périodes de chômage et les périodes d'activité salariée. Ceux dans la population qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (3 500 F de ressources par mois pour une personne seule) vivent "dans des ménages ayant perçu des revenus d'activité dans l'année".
La plupart des "travailleurs pauvres" ont un travail à temps partiel. Ces dix dernières années en effet, étant donné les baisses de charges accordées aux patrons sur ces contrats à temps partiel, ceux-ci ont souvent préféré embaucher des salariés à temps partiel, en particulier dans la restauration et le commerce. Ce travail à temps partiel imposé ne donne pas un salaire qui permette de vivre, mais de plus il n'est souvent à temps "partiel" que sur le papier : ainsi, dans les supermarchés, il n'est pas rare que les caissières prennent leur service en tout début de journée pour finir tard dans la soirée, à la fermeture ! Ce travail à temps partiel touche 16,4 % des actifs occupés.
Le travail précaire s'est, par ailleurs, beaucoup développé : 12 % des emplois sont des emplois précaires. Les patrons ont toujours plus recours aux travailleurs intérimaires, aux CDD.
Enfin, les revenus des chômeurs baissent. En 2001, selon un économiste à l'Ires, un institut de recherche proche des syndicats, seul un chômeur sur deux environ est indemnisé. Mais le niveau des allocations a également chuté : en 1992, 15 % des chômeurs percevaient, au plus, l'équivalent d'un demi Smic. Ils sont maintenant 45 % !
Le "portrait social de la France", autrement dit, c'est toujours plus de pauvres, alors que les patrons continuent à s'enrichir toujours plus.