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Burkina-Faso-France : Blaise Compaoré rentre en cour
Le président-dictateur du Burkina-Faso, Blaise Compaoré, vient d'effectuer une visite officielle d'une dizaine de jours en France. C'est le signe de son retour en grâce auprès de l'ex-métropole coloniale, qui le boudait depuis trois ans.
Compaoré est en effet un bon serviteur de l'impérialisme français. Son prédécesseur et "meilleur ami" Thomas Sankara était, lui, un militaire populiste, nationaliste et soucieux d'intégrité. Compaoré le fit assassiner le 15 octobre 1987. Depuis, il entretenait d'excellentes relations aussi bien avec le Fonds Monétaire International qu'avec les gouvernements français, il présidait l'Organisation de l'Unité Africaine. Bref tout allait pour le mieux, du moins pour lui.
C'est alors qu'il fit un faux pas : en décembre 1998, alors qu'il venait d'être réélu à la présidence, avec 87,5 % des voix, il fit assassiner un journaliste qui enquêtait sur la torture et la mort du chauffeur de son frère.
Depuis cette élimination qui entachait son étiquette de "démocrate", Compaoré était dénoncé par des associations de défense des droits de l'homme et jugé peu fréquentable par les dirigeants français. Mais son passage au purgatoire est maintenant achevé : il a été reçu par Chirac à l'Elysée, par Jospin à Matignon, et il va conclure des accords économiques et des jumelages. Car, du moment que Compaoré collabore à l'ordre impérialiste qui maintient la population du Burkina-Faso dans une misère et un sous-développement profonds, peu importe aux dirigeants français qu'il soit un dictateur féroce.