17 octobre 1961 : Quand l'Éducation nationale aborde l'histoire...26/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1736.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

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17 octobre 1961 : Quand l'Éducation nationale aborde l'histoire...

L'Education nationale a organisé le 16 octobre une soirée-débat à destination des professeurs d'histoire sur le thème "La journée du 17 octobre 1961 et l'enseignement de la guerre d'Algérie".

Il s'agissait, à l'occasion du quarantième anniversaire du massacre des Algériens par la police parisienne sous les ordres du préfet Papon, de donner des directives aux enseignants sur la façon d'aborder cette période. Les recommandations de l'inspecteur général d'histoire-géographie ont été tout à fait édifiantes. Parlant de "chahut de mémoire", il a dit qu'il fallait "donner du sens à ce déballage", s'est démarqué de "ceux qui se proclament détenteurs de la mémoire au nom du vécu et du souvenir". "Nous refusons tout masochisme sur cette question", a-t-il précisé, en ajoutant même qu'il n'était pas question "d'instituer une culpabilité, une responsabilité laïque et obligatoire". Lors du débat, à un intervenant qui parlait de "Papon couvert par Roger Frey, Michel Debré et de Gaulle", il a crié : "Prouvez-le !". Et de préciser que, s'il faut dire qu'il y a eu des Algériens tués par des policiers, il faut dire aussi que des policiers avaient été tués peu de temps auparavant. A aucun moment il n'a été question de dire qu'il y avait eu un crime d'Etat.

Bref, tout le discours de cet inspecteur rejoignait celui du ministre Lang et par là le discours officiel. Pendant quarante ans, on nous a menti sur ce qui s'était passé ce 17 octobre. On nous a menti lorsqu'on ne parlait que de trois morts. Et on nous a aussi menti sur bien d'autres choses, comme la pratique de la torture par l'armée française. Et quarante ans après, on fait toutes sortes de pirouettes pour camoufler cette vérité et taire les responsabilités de l'Etat français.

L'Education nationale ne recommande pas le devoir de vérité. C'est vrai qu'elle est à l'image d'un Etat, responsable de crimes hier, et qui entend les couvrir aujourd'hui.

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