Vis-à-vis des pauvres, la Sécurité sociale est d'une rigueur absolue19/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1735.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

Vis-à-vis des pauvres, la Sécurité sociale est d'une rigueur absolue

Mon seul revenu actuel est le RMI, c'est-à-dire 2 609 francs par mois.

Je travaillais comme serveur de restaurant. Mais j'ai été gravement malade et, il y a cinq ans, on m'a retiré un demi poumon. J'ai cinquante-trois ans. Depuis des années je ne peux plus travailler et je n'ai que le RMI. Avec cela je ne peux pas louer un logement. J'habite dans un accueil de nuit ; l'hiver on y entre à 16 h 30 et on en repart le lendemain matin à 7 h 30.

Je passe mes journées dans un café qui veut bien m'accepter et j'y mange un repas à midi. De temps en temps, je fais la manche à une sortie de métro. Je ne peux pas garder d'affaires, comme un bon pull par exemple, sauf ce que j'ai sur moi car je n'ai pas d'endroit où les enfermer et c'est volé pour être revendu aux puces.

A cause de mon opération, la Sécurité sociale accepte de payer trois mois en hiver en maison de repos. Mais cette année, j'y suis resté six mois.

Mais la Sécurité sociale veillait ! Elle m'a envoyé un courrier m'informant que, du coup je n'avais droit pour les mois de mars, avril et mai qu'à 1 305 francs au lieu des 2 609 du RMI qu'elle m'avait versés à tort. Je lui devais donc 1 305 francs, qu'elle a récupérés en retirant pendant trois mois 300 francs de mon RMI.

Il paraît que quand des entreprises ne versent pas leurs cotisations, la Sécurité sociale efface leur dette au bout de quelques années. En ce qui me concerne, elle n'a pas laissé traîner la "dette", et elle ne l'a pas effacée.

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