La Poste (Lyon) : Distributeurs de publicité en grève19/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1735.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste (Lyon) : Distributeurs de publicité en grève

Dans le Rhône, la distribution de la publicité est en partie assurée par trois centres de La Poste, dont deux sont actuellement en grève : celui de Champagne-au-Mont-d'Or et celui de Grigny. La grève a commencé le 24 septembre à Champagne, rejointe le 1er octobre par les employés de Grigny.

La principale revendication porte sur la transformation des contrats CDD en CDI, ce qui leur avait été promis à l'embauche. D'autant que sur 34 CDD des deux centres, 11 arrivent à échéance d'ici la fin décembre. Pour le moment, la direction de La Poste se contente de proposer de prolonger ces CDD de six mois, ce qui est souvent illégal puisque plusieurs de ces contrats arrivent au maximum autorisé de 18 mois. Cette première revendication est essentielle, car leur statut précaire est un obstacle pour mener une vie normale, ne serait-ce que pour pouvoir louer un appartement.

La deuxième revendication qui leur tient à coeur est d'obtenir, comme dans la région parisienne, une prime qui leur permette de compenser en partie leurs frais de voiture. Car pour distribuer la publicité dans les boîtes aux lettres, La Poste exige qu'ils aient un véhicule personnel dont ils doivent payer l'essence, les parcmètres et bien sûr l'entretien. Or la majorité d'entre eux est en contrat à temps partiel imposé de 20 ou 25 heures par semaine. La Poste ne leur propose même pas un véhicule de remplacement quand le leur est en panne. Quand la voiture rend l'âme, on perd son travail... Et avec des revenus de 3 500 à 5 000 F mensuels il n'y a pas de quoi avoir une automobile de luxe...

Face à ces revendications, la direction n'a su proposer aux grévistes que la mise en place de panneaux syndicaux et... une parka ! Son arrogance et son mépris sont sans bornes : elle dit ouvertement aux grévistes, et à plusieurs reprises, qu'il n'y a pas besoin d'être intelligent pour faire ce travail.

Aujourd'hui, ces employés de La Poste entament leur quatrième semaine de grève. Et même si la grève n'est plus majoritaire à Champagne, la détermination est intacte. De toute façon, les grévistes sentent qu'ils n'ont plus rien à perdre. Pour eux, le choix c'est perdre leur emploi dans quelques semaines, ou se battre pour le pérenniser. Dans ces conditions, il n'y a pas de quoi hésiter bien longtemps.

Bien sûr, La Poste ne se gêne pas pour les menacer de supprimer leurs emplois en prétendant envisager de se désinvestir de la publicité. Mais les grévistes n'y croient guère et ils se disent que, quoi qu'il arrive, même s'ils ne travaillent plus pour La Poste, leur grève servira pour leurs successeurs.

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