Métro de Marseille : Inquiétude chez les gardiens28/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1732.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Métro de Marseille : Inquiétude chez les gardiens

Tout avait commencé par un banal incident. Un conducteur de métro, qu'un jeune incommodait avec une lampe laser, l'avait signalé à son poste de commandement, qui ordonna au gardien d'intervenir sur le quai.

Le gardien, tout seul, a bien essayé d'intervenir, mais cela lui valut d'être lardé de coups de cutter.

Cette attaque a mis le feu aux poudres parmi les gardiens du métro. Ils se sont mis en grève le vendredi 21 septembre, car ils étaient en fait déjà inquiets : en effet la société qui les emploie, en accord semble-t-il avec la Régie, veut réduire ses effectifs et une partie de ses 109 employés risquent de se retrouver au chômage.

Lors de cette grève, la direction de l'entreprise n'a pas jugé bon d'entendre les revendications des gardiens qui, eux, demandent à être plus nombreux.

Au cours des conflits précédents, la société de gardiennage avait été contrainte de verser une prime de Noël de 700 F, qui devait, cette année, être augmentée de 50 %. Elle devait aussi augmenter le nombre de gardiens dans certaines stations.

Les gardiens sont en fait seuls dans la plupart des stations. Ils y servent d'homme-orchestre. Ils aident les usagers à manipuler les machines qui vendent les billets, ils ouvrent le portillon pour les poussettes d'enfants, ils interviennent en cas d'accidents dans la station et les escaliers mécaniques, etc. Ils ont pour se reposer un petit cagibi, sans lumière, dont le nettoyage n'est pas assuré par le nettoyage du métro.

La RTM (Régie des Transports de Marseille) tire les prix au maximum, et exige toujours plus. Maintenant, en cas de problème, le conducteur de la rame de métro ne doit pas bouger et c'est le gardien, presque toujours seul, qui doit intervenir.

En quatre ans, les gardiens ont travaillé pour le compte d'une nouvelle société pratiquement chaque année, perdant au passage une partie de ce qu'ils avaient obtenu.

Les gardiens ne savent pas encore quel sera leur avenir. La RTM aurait toujours dans ses cartons un projet qui consisterait à remplacer les gardiens par des caméras de surveillance. Compte-t-elle, en dédommagement, offrir aux intéressés la cassette de leur agression, avec une dédicace de la direction de la RTM ?

Depuis l'ouverture temporaire du métro jusqu'à 0 h 30 le vendredi, samedi, dimanche (car les autres jours, le métro ne circule toujours que jusqu'à 21 heures), les gardiens travaillent quelquefois 48 heures par semaine. Il n'y a eu aucune embauche, si ce n'est quelques CDD. Ainsi la moindre absence est insoluble et la RTM s'emploie à stigmatiser ces carences.

Pourtant, pour que les stations soient sûres, la solution est simple : que la RTM embauche directement en nombre suffisant les gardiens qui le désirent, et qu'elle mette du personnel dans les stations de métro !

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