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- Lutte ouvrière n°1732
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Leur société
Jospin et "les temps de la vie quotidienne"… : Surtout le temps du baratin
Un "festival de la ville" à Créteil en banlieue parisienne a donné l'occasion à Jospin de se lancer dans quelques envolées sur "Les temps de la vie quotidienne". Il a ainsi déclaré qu'il fallait "mettre les villes au tempo de leurs habitants" et, pour ce faire, a préconisé la création des "bureaux du temps" qui devraient servir à "repérer les dysfonctionnements dans les rythmes des villes" et plus précisément pousser les services publics à "repenser leur organisation, notamment pour améliorer l'accueil des usagers". Il a promis un fonds de 30 millions de francs aux villes cette année pour la mise en place de ces "bureaux" et un autre de 100 millions aux communes pauvres pour financer les activités des enfants en dehors du temps scolaire.
Que les bibliothèques ouvrent le dimanche, comme cela se pratique dans quelques rares communes, ou que des crèches acceptent les petits enfants avec des horaires adaptés aux besoins des parents, à la fois tout au long de leur journée de travail, et quand ils le souhaitent pendant quelques heures, cela ne pourrait certainement que faciliter la vie de la population.
Mais il faudrait déjà commencer tout simplement par accroître le nombre de places en crèche qui est notoirement insuffisant et oblige à recourir à une nourrice. Or Jospin s'est contenté de discourir sur les possibilités d'améliorer un service public... s'il y avait des embauches que son gouvernement refuse.
Vu les restrictions en personnel imposées par les gouvernements successifs, un assouplissement des horaires des crèches et d'autres services publics ne se traduirait pas automatiquement par une amélioration de la situation pour les usagers. Et, à coup sûr, elle dégraderait encore les conditions de travail des salariés de ces services.
La politique du gouvernement ne peut qu'inciter à la méfiance quand on voit comment, sous couvert de réduction du temps de travail à 35 heures, il a permis aux patrons d'adapter encore plus les horaires de travail aux aléas de la production ou des services, dans une optique de rentabilité optimale. Ainsi, dans un grand nombre d'entreprises, loin de gagner du temps libre, nombre de salariés ont vu leur vie de famille encore plus soumise aux souhaits des patrons pour qui la flexibilité et l'annualisation ont été pain béni afin d'augmenter la productivité sans embaucher. Sans parler du vote autorisant le travail de nuit des femmes qui, dans la grande majorité des cas, ne répond pas à un besoin social mais bien à la soif de profits.
Le gouvernement est préoccupé par l'aménagemenent du temps des salariés en fonction des desiderata du patronat. Le temps de vivre, c'est pour les discours.