AZF Toulouse : Le témoignage d’un enseignant28/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1732.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

AZF Toulouse : Le témoignage d’un enseignant

Beaucoup d'écoles des quartiers populaires ont subi le souffle de l'explosion. Voici ce que rapporte un instituteur :

"Le collège Stendhal est situé dans le quartier populaire de La Faourette (proche du Mirail). Comme dans beaucoup d'endroits, nous avons d'abord cru à une explosion locale. La violence de l'onde de traîne fut considérable, en particulier sur les ailes sud du bâtiment. Ce fut immédiatement la panique. Certains enseignants ont été littéralement piétinés par les élèves affolés. Très rapidement tout le monde s'est retrouvé dans la cour. Certaines personnes coupées par des éclats de verre saignaient. Pour ajouter à la désolation, une pluie chargée d'un produit noir s'abattit sur tout le quartier, accompagnée d'odeur de soufre et d'ammoniac. Il était très difficile de gérer la situation. Ceux qui n'étaient pas trop choqués ou blessés faisaient face au plus pressé : emmener les blessés vers l'hôpital ; empêcher certains élèves de retourner dans le bâtiment pour chercher qui un frère, qui une soeur ; faire face à l'arrivée très rapide de parents affolés, retourner dans les étages pour vérifier qu'aucun blessé ne s'y trouvait...

Tout le quartier était sous le choc. Les immeubles d'habitation tout proches avaient été également soufflés.

C'est l'odeur d'ammoniac qui permit à certains d'entre nous de comprendre d'où venait l'explosion. Nous ne disposions d'aucun masque, d'aucun lieu susceptible de permettre un confinement. Des milliers de gens dans le quartier étaient dans le même cas, et bien plus à l'échelle de la ville, mais cela nous ne le savions pas encore. Le SAMU ne répondait pas. Pas de pompier. Pas de police. Et ce, plusieurs heures après l'explosion. Les embouteillages étaient considérables. La fuite impossible, en cas de gaz toxiques.

Lundi matin, certaines personnes très choquées n'arrivaient toujours pas à franchir le seuil de l'établissement. Les dégâts sont tels que le collège ne rouvrira pas cette année. Une expertise sur la structure béton du bâtiment doit déterminer s'il sera rasé ou non."

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