Pas de trêve pour les licenciements !21/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1731.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pas de trêve pour les licenciements !

Les salariés d'Alcatel viennent de manifester à nouveau à Lannion pour protester contre les licenciements prévus. Pour eux rien ne change, pas de rémission dans les attaques patronales. Visiblement, les appels répétés à longueur de journée, sur les radios et télévisions à l'union nationale et à la paix civile ne concernent pas les patrons. Eux peuvent continuer à se montrer rapaces et sans pitié pour leurs salariés et leurs familles. Eux qui ne visent qu'au maintien et à l'augmentation à tout prix de leurs profits ne sont pas dénoncés devant tout le monde, ni traités "d'égoïstes" et d'"irresponsables". Et le gouvernement continue de s'en laver les mains, cette fois sans même se sentir obligé de faire semblant de se préoccuper des licenciements.

Lors de l'annonce récente du dépôt de bilan de Moulinex, qui fait peser la menace du chômage sur plus de dix mille salariés, Jospin, avec son gouvernement, avait tenu à dire qu'il était préoccupé et qu'il ne resterait pas sans réagir. Mais pour faire quoi ? Jusqu'à ce jour personne n'en sait rien, à part la mise en alerte des préfets, qui sont déjà alertés de bien d'autres choses et ce qui ne les empêchera pas de dormir en paix.

En fait, aujourd'hui, Jospin ne veut visiblement même pas faire semblant de lever le petit doigt pour répondre aux attentes de dizaines de milliers de travailleurs menacés de perdre leur emploi et leur salaire. Les grandes multinationales, en plus d'Alcatel et de Moulinex, comme Alstom, Aventis, Lu-Danone, continuent à tailler dans leurs effectifs et à jeter des charrettes de salariés à la rue. Sans parler de multiples autres entreprises qui suppriment des emplois par centaines, comme Flextronic, entre autres. De même que le prétendu intérêt du gouvernement pour le sort des salariés d'AOM-Air Liberté semble ne pas devoir les empêcher d'aller pointer à l'ANPE.

Le quotidien économique Les Échos relève que le gouvernement "reste optimiste" sur l'évolution de l'emploi au dernier semestre 2001, et que du coup il ne fera rien. Pardon ! Elisabeth Guigou va réunir le 25 septembre les préfets de région et les directeurs départementaux du travail pour leur demander d'activer la décision, vieille déjà de plusieurs semaines, de mettre en chantier 50 000 Contrats emploi-solidarité supplémentaires. Il s'agit en réalité de revenir en partie sur les suppressions massives de CES, décidées auparavant par le gouvernement au nom du "retour vers le plein emploi" qu'il annonçait. Il ne s'agit pas de résoudre en quoi que ce soit le sort des dizaines de milliers de travailleurs menacés de perdre leur emploi, il s'agit de prendre une mesure marginale, qui touche les chômeurs sans emploi depuis plus de deux ans, en leur fournissant pour six mois un ersatz de travail payé l'équivalent d'un demi-smic. Le but de l'opération ne vise en fait qu'à limiter la courbe des chômeurs officiels. Ce sont les statistiques qui intéressent Guigou et rien d'autre.

Alors, les dizaines de milliers de victimes de cette offensive patronale, sans même parler de celles à venir - la compagnie aérienne belge Sabena annonce qu'elle est en faillite virtuelle- devront bien trouver le moyen de se faire entendre et de lutter pour interdire les licenciements à un patronat avide et à un gouvernement complice plus que jamais.

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