Saint-denis (93) : Une intransigeance révoltante a l’égard des sans-papiers14/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1730.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Saint-denis (93) : Une intransigeance révoltante a l’égard des sans-papiers

C'est à nouveau par une fin de non recevoir que les autorités préfectorales ont répondu aux demandes de régularisation des sans-papiers qui occupent depuis trois mois l'ancienne gendarmerie de Saint-Denis dans le département de la Seine-Saint-Denis près de Paris.

Dimanche 9 septembre, vers minuit, les sans-papiers accompagnés de ceux qui les soutiennent ont installé pour la nuit leur campement sur le parvis de la préfecture de Seine-de-Denis, à Bobigny. Il s'agissait de tenter une nouvelle fois d'obtenir des réponses positives du préfet qui n'en finit pas de lanterner ces hommes et ces femmes qui ne demandent qu'à vivre normalement dans ce pays où ils habitent, travaillent depuis de nombreuses années. Eh bien non, le lendemain, un représentant du préfet leur faisait savoir que sur 75 dossiers déposés onze seulement étaient régularisés, deux l'étaient "sous conditions", vingt-trois demandes étaient purement et simplement rejetées tandis que seize cas faisaient l'objet d'examens complémentaires ou de renvois vers d'autres préfectures. Pour les vingt-trois restants, aucune réponse n'a été donnée.

L'arbitraire le plus total a prévalu dans les décisions impitoyables semant le désespoir parmi ceux qui avaient espéré que les autorités feraient un geste, un simple geste de justice. Et l'on voit une fois de plus comment l'inacceptable refus des autorités gouvernementales est la véritable responsable des décisions dramatiques que viennent de prendre plusieurs sans-papiers de Saint-Denis qui ont choisi d'entamer une grève de la faim.

Face à une situation qui dure depuis des années et qui exclut de toute vie normale 13 000 sans-papiers en Seine-Saint-Denis, plus de 70 000 dans le pays, une mesure s'impose : la régularisation de tous les sans-papiers. C'est au gouvernement socialiste qu'incombe la responsabilité de répondre enfin positivement à l'espoir qu'ils ont fait naître parmi les sans-papiers, il y a un peu plus de quatre ans quand il parlait d'en finir avec les lois et les réglementations anti-immigrés. Les préfets appliquent de façon inhumaine et arbitraire des choix que Chevènement a faits, et que Vaillant met en oeuvre, sous l'égide de Jospin, tous ayant repris à leur compte la politique de Pasqua ou Debré. Ils ont montré ainsi ce que valent leurs promesses et les déclarations qu'ils savent agiter le temps d'une campagne électorale.

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