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Leur société
Lyon : Les demandeurs d’asile toujours dans la rue
Les demandeurs d'asile, qui sont installés sur le quai du Rhône en face de la préfecture depuis le vendredi 24 août, ont été rejoints par des "sans-papiers". Ils sont 80 toutes les nuits, sans même pouvoir s'abriter sous des tentes car il leur a été interdit d'en installer sous peine d'évacuation. Ils demandent un logement, leur régularisation et le droit de travailler.
Devant le blocage de la préfecture, ils se sont tournés vers le nouveau maire, PS, de Lyon, pensant qu'il était bien placé pour s'adresser au gouvernement en ce qui concerne les problèmes généraux de régularisation et de droit au travail, et aussi pour leur trouver des hébergements.
Pendant que 300 manifestants stationnaient, sous la pluie, devant l'Hôtel de ville, mardi 4 septembre, une délégation a été reçue par l'adjointe chargée des affaires sociales et de la solidarité. Mais sa solidarité s'est limitée à envoyer une lettre à Elisabeth Guigou car "la ville ne peut remplacer l'État". Et puisqu'elle est élue européenne, elle posera le problème à Strasbourg pour demander d'aider les pays sur place.
Quant au maire, Gérard Collomb, dans une interview au journal Le Progrès, vendredi 7, il osait déclarer : "À l'est de l'Europe, il y a 5 millions de personnes qui ont envie de venir sur Lyon : elles n'ont pas toutes vocation à venir ici. Si l'on adoptait une politique laxiste qui consisterait à dire "mais oui venez" on serait forcément débordé. J'ai fait ouvrir, pendant les vacances, un certain nombre de centres pour accueillir des réfugiés. Mais on ne peut pas accueillir tous les réfugiés et il faut que tout le monde le sache. Je le ferai savoir. Je ne laisserai pas faire à Lyon un troisième Sangatte".
Gérard Collomb a de grands projets coûteux pour Lyon, mais l'accueil des réfugiés n'en fait pas partie. Ses propos ont indigné tous ceux qui soutiennent les sans-papiers et les demandeurs d'asile, si bien que la manifestation du samedi 8, qui a rassemblé de nouveau 300 personnes, a débuté devant l'hôtel de ville pour protester contre ces déclarations. De toute façon, bien des demandeurs d'asile affirment que, vu ce qu'ils ont connu dans l'ex-Yougoslavie ou ailleurs, ils ne repartiront pas et qu'ils sont prêts à rester encore longtemps, dans le froid ou sous la pluie, en face de la préfecture.