Cherbourg : Les sous-traitants en grève pour les salaires14/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1730.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cherbourg : Les sous-traitants en grève pour les salaires

L'Arsenal fait appel à ne nombreuses entreprises de sous-traitance, mais les travailleurs de ces sociétés ne se laissent pour autant pas faire. Ainsi les ouvriers de ACMC (Ateliers de Chaudronnerie et de Mécanique du Cotentin) se sont mis en grève durant une semaine sur la question des salaires.

En effet, leur société est issue de l'entreprise Leroux et Lotz, sous-traitant assez important qui intervient sur les autres Arsenaux de Lorient et Brest. ACMC s'est constitué suite à un dépôt de bilan des ateliers de Cherbourg de Leroux et Lotz. Une soixantaine de personnes ont été reprises, sur la centaine qui étaient employés. Mais en échange le direction leur a fait un chantage à l'emploi pour leur faire accepter une baisse de nombreux avantages, en particulier une réduction importante des indemnités kilométriques, ainsi que la baisse de certaines primes pour travaux salissants, travail en horaire décalé. Cela se traduisait pour certain par des diminutions de salaire de plus de 12 %.

Ces baisses de salaire ne devaient durer que deux ans, compensées en partie par une prime versée par l'État. La semaine dernière la direction recevait les syndicats pour rediscuter du rétablissement de ces primes et indemnités.

Et mercredi 29 août, 85 % des ouvriers étaient présents au débrayage devant les bureaux de la direction. Celle-ci n'a rien voulu entendre pour rétablir les salaires. La quarantaine d'ouvriers en débrayage ont donc décidé de se mettre carrément en grève totale et illimitée. Ils ont exigé le rétablissement de leurs primes et une augmentation de 1 000 francs pour tous. Durant une semaine tout le monde est resté mobilisé. Une grande piscine destinée à un ferry était encore dans l'atelier prête à partir. Les grévistes l'ont remplie d'eau, ont dégonflé les roues du camion qui bloquait la sortie, débranché le Fenwick et soudé les portes. Ils ont alerté les médias et les municipalités. La direction de l'Arsenal a bien tenté de demander à des salariés d'autres entreprises sous-traitantes de faire leur travail. Mais si quelques-uns n'ont pas su refuser, d'autres n'ont pas accepté de faire le travail de leurs camarades en grève.

Il faut dire que les salaires sont très en retard, dans les autres entreprises de sous-traitance comme pour les salariés de l'Arsenal, et que le mécontentement sur les payes est en hausse. En particulier en cette période de rentré où tout augmente sauf les salaires. Et, la presse parlant de la grève, les salariés regardaient d'un bon oeil ce mouvement.

Devant la détermination des grévistes, la direction de ACMC a dû lâcher du lest. Elle a augmenté de 200 francs net tous les salaires et rétabli les indemnités kilométriques et réajusté certaines primes, ce qui a représenté au total de 480 F à 700 F net de plus. Devant ce recul de la direction, les grévistes ont décidé de reprendre le travail et leur moral est au beau fixe. Les autres sous-traitants de l'Arsenal se disent qu'eux aussi imiteraient bien leurs camarades de ACMC.

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