CEAC Nanterre(92) : 39 heures, c’est déjà trop !14/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1730.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CEAC Nanterre(92) : 39 heures, c’est déjà trop !

La CEAC fabrique des batteries pour les automobiles. Elle dépend du géant américain Exide. Deux cents ouvriers environ y travaillent. Beaucoup sont des intérimaires. En janvier 2000, l'horaire est passé à 35 heures. L'accord, signé en mars 2001 par le syndicat FO, prévoit 18 jours de congés, dont 11 choisis par le patron et 7 par l'ouvrier, si le chef d'atelier le veut bien. En échange, des avantages sont remis en cause.

Les travailleurs perdent les 25 % de majoration sur les quatre heures supplémentaires par semaine qu'ils touchaient auparavant, et une partie des primes d'équipe et de nuit, désormais calculées sur 35 heures. D'autre part, pour les heures supplémentaires au-delà de 39 heures, les deux premières sont payées au taux des heures normales et les autres ne donnent plus droit à un repos compensateur.

A la rentrée des vacances d'été, qui s'échelonnent sur trois semaines fin août, le patron a fait afficher dans les ateliers un horaire à... 40 heures !

Il dit avoir besoin de batteries. Il en a fait venir 80 000 d'Espagne cet été pour honorer les commandes, car une usine du même groupe, la Steco, vient de fermer. Les ouvriers considèrent que la quarantième heure doit être payée à 125 %. Mais pour le patron il n'en est pas question. Alors les travailleurs ont décidé de quitter le travail au bout de la 39e heure.

Vendredi 31 août, une majorité de salariés sont partis une heure en avance, dans les trois équipes. Le représentant de FO qui essayait de les retenir n'y a pas réussi. Des délégués CGT sont solidaires du mouvement. Le vendredi suivant, la quasi-totalité de l'usine est partie plus tôt.

Pourtant, pendant la semaine la chef du personnel n'avait pas ménagé ses efforts. Jusqu'à minuit, tous les jours, elle a essayé de convaincre les travailleurs. Elle les a réunis avant la séance de négociation avec les syndicats, pour essayer de leur faire accepter ses conditions. Peine perdue.

Les travailleurs sont bien décidés à poursuivre leur protestation. Et quelques-uns commencent à penser qu'ils pourraient rester chez eux le samedi.

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