Université d’été du MEDEF : Ernest-Antoine, Claude, Jean-Pierre et les autres…07/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1729.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Université d’été du MEDEF : Ernest-Antoine, Claude, Jean-Pierre et les autres…

A la réception, pardon « l'université d'été », organisée par le baron Seillière, un bon millier de patrons a accouru. Il s'agissait, entre les collations, de réfléchir sur le thème « la création de valeur et le respect des valeurs ». Le véritable miracle de « la création de valeurs » pour ces exploiteurs est sans doute que, pendant qu'ils pérorent et ripaillent ensemble, le travail de leurs salariés continue à produire de la valeur et du profit... sur leurs comptes en banque et dans leurs coffres-forts.

Pour discuter du « respect » de leurs valeurs, ils avaient invité des personnalités qui, il faut le croire, en ont pas mal en commun avec le patronat.

Ainsi, Claude Allègre, ex-ministre de l'Education nationale, a paraît-il ravi les patrons et volé la vedette à Jean-Pierre Chevènement et Philippe Herzog. Il a tout d'abord sangloté : si Jospin l'avait maintenu « trois semaines de plus » pour appliquer son plan... Alors qu'il discourait au côté de Desmarest, PDG de Total et responsable de l'Erika, il n'a pas eu un mot sur ses responsabilités en matière d'environnement.

Bien moins respectueux à l'égard de Dominique Voynet, pourtant alliée de son parti et ex-collègue au gouvernement, Allègre a tenu à affirmer que « le ministre de l'Environnement est un roquet dans les jambes du ministère de l'Industrie ou de l'Agriculture. Rien n'a changé ». Lui, en tout cas, reste le bouledogue aboyant après les fonctionnaires en général et les enseignants en particulier. Ressassant l'impossibilité de réformer l'Etat, il a appelé les patrons au secours : « Pourquoi les entreprises ne feraient pas de suggestion sur la réforme de l'Etat ? » a-t-il imploré.

On vient pourtant de voir comment Antoine Seillière, actionnaire principal d'AOM Air-Liberté et responsable de son naufrage actuel, a laissé la compagnie en faillite, comment il s'est retiré avec la caisse en laissant sur le carreau les salariés. Ce sont ces méthodes, les plans sociaux et les suggestions de Seillière qu'Allègre veut importer à l'Education nationale ou à la Santé ?

En tout cas, Claude Allègre a montré qu'il savait bien être la voix de son maître. Mais il n'est pas le seul serviteur zélè du patronat et c'est pendant ces palabres patronales que Jospin a annoncé encore de nouveaux cadeaux aux patrons sur l'application des 35 heures dans les PME. Les patrons ont enregistré, sans dire merci... et réclamé bien sûr encore davantage !

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