RPR – PS : Les candidats sont différents mais le programme est le même07/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1729.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

RPR – PS : Les candidats sont différents mais le programme est le même

Election présidentielle oblige, les universités d'été ont permis aux différents partis de faire leur rentrée derrière leur candidat, déclaré ou non.

Les deux favoris, Chirac et Jospin, jouent aux désintéressés et ne sont pas encore déclarés, comme si le suspense tenait en haleine le pays. En revanche, derrière eux, il y a une multitude de candidats déclarés au poste de Premier ministre. En cas de victoire de Chirac, Sarkozy, qui l'avait trahi en 1995 pour un certain Balladur, a sans complexe annoncé qu'il était disponible pour Matignon. Mais Juppé est aussi sur les rangs et Séguin figure également sur la photo de famille. Une belle brochette de chevaux de retour mais il y a peu de chance qu'ils fassent rêver.

Côté programme politique, c'est le néant. Comme la gauche mène une politique de droite, il est bien difficile à la droite de s'en distinguer. Tout ce monde attend sans doute qu'un slogan publicitaire style « la fracture sociale » arrive à temps pour meubler la campagne.

Question slogan, du côté du Parti Socialiste, Lionel Jospin a lancé le sien : « La nouvelle France ». C'est parfait, cela ne veut rien dire, n'engage à rien...

D'ailleurs il n'y avait rien dans le discours de Jospin, sur la remontée du chômage, les plans sociaux, la hausse des prix. Martine Aubry et Elisabeth Guigou ont assuré qu'il n'y avait rien de bien inquiétant à tout cela et que « nous sommes en forme », bref « tout va très bien, Madame la Marquise » ou plutôt « Monsieur le Premier ministre ».

Seule nouveauté, Jospin et ses lieutenants socialistes se sont tous déclarés favorables à la taxe Tobin. Beaucoup ont interprété cela comme une volonté de se donner une image plus à gauche. Mais, à vrai dire, il est difficile aujourd'hui de savoir qui, dans le monde politique, se déclare encore contre. Des députés de droite et de gauche se sont prononcés en sa faveur. La semaine dernière, c'est le député européen William Abitbol, proche de Pasqua, qui s'y est déclaré favorable. Même Bernard-Henri Lévy est pour. Il ne manque plus que Chirac !

La taxe Tobin déjà ne coûterait pratiquement rien au patronat, se déclarer en sa faveur coûte encore moins cher. Là encore, il s'agit de prendre des postures, de distiller des petites phrases distinguant la gauche de la droite, alors que le gouvernement de gauche mène une politique 365 jours par an favorable au patronat. Comment conserver les voix de l'électorat populaire sans changer de politique ? Voilà le souci du Parti Socialiste pour les prochaines élections. Cela promet bien du cinéma.

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