République-Nation : Chevènement prend le métro pour l’élysée07/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1729.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

République-Nation : Chevènement prend le métro pour l’élysée

Avec une solennité digne d'une distribution de prix de l'école communale, sur fond de drapeau bleu-blanc-rouge, Jean-Pierre Chevènement a annoncé qu'il se mettait sur les rangs dans la course à l'Elysée. En toute modestie, il se présente comme « l'homme de la Nation », espérant être dans les deux premiers au soir du premier tour, c'est-à-dire présent au second dans la compétition présidentielle.

L'avenir dira si ce pronostic audacieux se vérifie dans un an, dans six ou plus tard. Mais on sait déjà que notre fringant cheval de retour est prêt à manger à n'importe quel ratelier. Son passé, ancien ou récent, en témoigne. Il ratisse large. Se pavanant il y a quelques mois à Porto Alegre, parmi les manifestants anti-mondialisation (il est vrai qu'il se présentait, et qu'on le présentait, il y a quelques années encore, comme se situant à la gauche du PS, voire à l'extrême gauche !), il est l'homme qui, en qualité de ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Jospin, a attaché son nom à la loi scélérate concernant la non-régularisation des sans-papiers, s'inscrivant dans la continuité des lois Pasqua-Debré. C'est donc tout naturellement qu'on suppute sur sa capacité d'attirer une fraction de l'électorat souverainiste, sur les brisées du même Pasqua, dont il copie les discours, sur la Corse, contre l'Euro et l'Europe. Encore qu'il soit bien difficile de savoir qui est la copie et qui est l'original entre tous ces candidats qui se disputent le monopole de la France, de la nation et autre pacotille électorale.

L'état-major de Chevènement le présente, non sans-arrière pensée, comme l'homme qui sait dire « non », du simple fait qu'il a démissionné trois fois du gouvernement. Retenons plutôt qu'il a assumé, en tant que ministre, la politique anti-ouvrière de ces gouvernements, à Paris comme à Belfort où, confronté aux licenciements à l'Alstom, il s'est contenté de verser quelques larmes électorales sur le sort des licenciés...

Chevènement, l'homme qui a su dire « non » ? Disons plutôt l'homme qui sait dire « moi, moi, moi », comme d'autres de son espèce... Et qui fait don de sa personne, non à la nation comme il le prétend, mais à qui sera preneur. A droite, ou à gauche.

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