Peugeot Sochaux : Température et exploitation en hausse07/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1729.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Sochaux : Température et exploitation en hausse

Cette année, à Sochaux, l'usine Peugeot n'a fermé officiellement, au titre des congés payés, que du 30 juillet au 20 août. Mais cette fermeture déclarée a été quasi virtuelle, car tout le monde était loin d'être au repos.

Durant cette période, en effet, trois mille ouvriers et employés Peugeot et huit cents ouvriers intérimaires ont travaillé, assurant en particulier deux mille postes en production.

L'emboutissage a travaillé sur deux tournées. Le ferrage et les amortisseurs ont tourné matin et nuit, pour alimenter en pièces et véhicules les autres usines du groupe ne fermant pas non plus, en particulier Mulhouse.

Chaque jour, mille voitures environ ont été retouchées et régulièrement expédiées vers Mulhouse. Le chantier « retouche », en bout d'usine, a fonctionné plein pot, 15 août compris. C'est dire si les actionnaires, bien à l'abri des grosses chaleurs, ont « fait leur beurre ».

Avec tout cela, il a fallu quand même réaliser la maintenance prévue. Mille sept cents ouvriers d'entreprises extérieures - en plus des maintenanciers Peugeot habituels - étaient donc également présents. On a vu souvent des chantiers dans les ateliers fonctionner au beau milieu et en même temps que la production.

Dans cette situation, les risques d'accidents se sont multipliés, et on n'y a pas échappé. L'infirmerie n'a pas chômé.

Le lundi 6 août, par exemple, on a compté trente-quatre passages à l'infirmerie, dont vingt-trois intérimaires. Le 10 août, il y a eu un accident grave : un jeune intérimaire est tombé d'un toit, en passant à travers une plaque de Fibro ciment. Il a fait une chute de 7 mètres, et il est encore - quinze jours après - à l'hôpital dans un état grave.

Dans cette affaire, Peugeot ne se sent pas responsable, puisqu'il sous-traitait le travail à une entreprise qui, elle-même, le sous-traitait à une troisième. C'est pas moi, c'est l'autre : c'est toujours la même chanson. Tous autant qu'ils sont, tous ces patrons et Peugeot en tête sont entièrement responsables de ces accidents. Si nous, ouvriers et ouvriers intérimaires en particulier, nous payons très cher la note, c'est pour qu'en fin de compte, à l'autre bout, tous ces requins augmentent leurs profits.

Partager