Les 35 heures dans la fonction publique : Au détriment des fonctionnaires et des usagers07/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1729.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les 35 heures dans la fonction publique : Au détriment des fonctionnaires et des usagers

Au cours des négociations sur le passage aux 35 heures dans le secteur hospitalier, Elizabeth Guigou, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, a annoncé la création de quarante mille postes en trois ans. Il s'agit de mesures « considérables, exceptionnelles, sans précédent et sans équivalent dans la fonction publique », a-t-elle claironné, à la suite de Jospin, dans son discours télévisé de la semaine passée.

« Considérables », ces embauches ? D'abord, elles sont étalées dans le temps. Ensuite, ces quarante mille emplois, qui correspondent à une augmentation du personnel de 5,3 %, ne compenseront même pas la diminution d'horaires. D'autre part, si l'on parle de créer des emplois, encore faut-il qu'il y ait sous la main le personnel qualifié. Or, pour l'instant, faute d'avoir formé des infirmières en nombre suffisant, leur recrutement pose problème.

Mais dans le reste de la fonction publique, la situation sera encore pire que dans le secteur hospitalier. Car les intentions du gouvernement sont d'appliquer les 35 heures pratiquement « à effectifs constants », en augmentant la « productivité ». Qu'est-ce que cela peut bien signifier quand il s'agit de services publics ? Eh bien, faire travailler plus les fonctionnaires, accroître leur flexibilité, fermer des équipements de proximité dits « non rentables » puisqu'ils ne touchent qu'une petite fraction de la population. On a vu ce que cela donnait avec La Poste, où la réduction du temps de travail s'est traduite par des charges accrues pour le personnel et une détérioration du service rendu aux usagers quand, par exemple, des bureaux ont été fermés cet été pendant les vacances des postiers.

Il en va de même pour l'ensemble des services publics, et le passage aux 35 heures sans créer d'emplois, après avoir réduit les effectifs pendant des années, ne pourra que faire empirer la situation, pour les fonctionnaires comme pour les usagers.

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