Enseignement : Derrière les mensonges de Lang, toujours un manque de moyens07/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1729.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

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Enseignement : Derrière les mensonges de Lang, toujours un manque de moyens

Le gouvernement, qui prétend que la bataille de l'emploi reste sa priorité, annonce sept mille postes supplémentaires pour l'Éducation nationale sur les treize mille fonctionnaires supplémentaires dès 2002. Il y a quelque temps, Lang avait promis la création pour les années à venir de plusieurs dizaines de milliers de postes supplémentaires. Mais la réalité est bien différente.

Le Snes, le syndicat majoritaire dans l'enseignement secondaire, avait déjà répondu aux effets d'annonce de Lang, en précisant que ce qu'il prévoyait ne couvrirait même pas, de toute façon, tous les départs à la retraite. Pour cette rentrée scolaire, le Snes signale que quatre mille six cents postes d'enseignants de lycées et collèges n'ont pas été pourvus par des titulaires, soit mille de plus que l'an dernier.

L'Éducation nationale continue, en effet, à faire appel à des précaires, à des contractuels en particulier, c'est-à-dire à des enseignants qui peuvent être « remerciés » du jour au lendemain. Et c'est la même chose pour le personnel de service, femmes de ménage, électriciens, pour tout le personnel d'entretien d'un établissement.

Dans le primaire, dès la rentrée, des instituteurs et des parents ont dû se mobiliser pour empêcher des fermetures de classes.

Les inspecteurs viennent même compter les enfants dans les classes ! S'il n'y a pas assez d'enfants, selon des critères qu'ils définissent eux-mêmes, et sûrement pas en prenant en compte l'intérêt des enfants, ils peuvent décider de fermer une classe. C'est ainsi qu'ils font des économies de postes... sur le dos des enfants, et souvent des enfants de cités ou quartiers populaires qui auraient au contraire besoin de plus de moyens. Il peut ainsi être décidé de fermer une classe parce qu'elle n'aurait regroupé « que » vingt élèves, alors que les conditions d'enseignement, avec cet effectif de vingt, auraient bien sûr été bien meilleures.

Dans l'Oise, à Compiègne par exemple, les parents de plusieurs écoles s'étaient battus déjà en février-mars derniers contre les fermetures et avaient obtenu le gel de deux de celles-ci. Mais le recteur a fait savoir, peu de temps avant la rentrée, que ce gel ne voulait pas du tout dire qu'il ne fermerait pas ces classes ! Dans une de ces écoles, une maternelle située au Clos-des-Roses, une des cités de Compiègne, les enfants risquent ainsi de se retrouver dans deux classes au lieu de trois, et à donc trente par classe. Et cette situation se retrouve dans beaucoup de cités et quartiers populaires : dans la région parisienne, à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine par exemple, les instituteurs de l'école des Grésillons ont décidé qu'ils ne reprendraient pas les cours le jeudi 6 septembre, et ce jusqu'à ce qu'ils obtiennent les créations de postes demandées.

Le gouvernement ne mène aucune bataille pour l'emploi, aucune bataille pour l'éducation des enfants des classes populaires. Il mène bien au contraire une bataille pour faire des économies sur leur dos !

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