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Tribune de la minorité
Arrêtez le massacre ! solidarité avec le peuple palestinien !
Dimanche 19 août, l'armée israélienne a tué six Palestiniens, dont une fille de 8 ans et son frère, 6 ans. La guerre larvée devient chaque jour plus sanglante en Palestine. Des hommes, des enfants abattus ; une femme enceinte criblée de balles dans une voiture soupçonnée de vouloir forcer un barrage militaire Depuis la reprise de " l'Intifada ", il y a presque un an, plus de 550 Palestiniens sont morts, et près de 150 Israéliens.
Les médias ne nous montrent souvent que la partie des faits qui les arrange, comme lors de l'attentat-suicide d'un Palestinien contre un restaurant israélien, le 9 août dernier, qui a fait seize morts et des centaines de blessés. Mais ces seules images sanglantes, insoutenables, ne doivent pas masquer la réalité : contrairement à ce que prétend le gouvernement israélien, son armée n'est pas engagée dans une opération de police pour défendre la population israélienne contre le terrorisme palestinien. Les terroristes, ce sont avant tout ces dirigeants israéliens, qui prenant en otage leur propre peuple, se servent des attentats pour faire oublier qu'ils mènent une vraie guerre, avec leur armée suréquipée, contre la population palestinienne qui n'a que sa révolte pour se faire entendre.
Depuis des dizaines d'années, ce peuple est contraint de vivre dans des camps de réfugiés, sur des territoires misérables, où il a été parqué par un Etat d'Israël niant son droit à l'existence. Dans ces bouts de terrains, souvent privés d'eau, comme les 40 km de désert de la bande de Gaza où s'entassent 1 200 000 Palestiniens, le chômage atteint 60 %. La seule possibilité de gagner de quoi survivre c'est de sortir de ces camps cernés par l'armée et aller se faire exploiter en Israël, pour un salaire souvent deux fois inférieur à celui des israéliens. Mais même cela, n'est plus aujourd'hui possible : l'armée ne laisse plus sortir les travailleurs qu'au compte-gouttes, en fonction des besoins des patrons israéliens, au prix de fouilles corporelles quotidiennes, et d'heures de voyage pour franchir quelques kilomètres de barbelés. Et la colonisation de nouvelles terres par des Israéliens dans les territoires occupés n'a pas cessé de progresser dans la période récente, au détriment des Palestiniens, en entravant encore davantage leur possibilité de circuler.
Depuis des années, le peuple palestinien se bat le dos au mur pour son droit à l'existence. Entre 1987 et 1993, sa colère a explosé : les chars et les hélicoptères de l'armée israélienne ont dû faire face à des gamins armés de pierres. Face à cette révolte, l'Etat israélien a dû faire des concessions. En 1993, un " processus de paix " était signé à Oslo, qui devait aboutir à la création d'un embryon d'Etat palestinien. En fait, ce qui en est sorti, n'est que la constitution d'une police palestinienne, chargée de faire régner l'ordre dans les mêmes camps de réfugiés qu'auparavant Mais même cette caricature d'autonomie a été jugée trop généreuse par une partie de la bourgeoisie israélienne. Quand le massacreur Sharon est arrivé au pouvoir il y a quelques mois, il a accéléré une véritable guerre de reconquête des territoires palestiniens. Désormais, chaque tentative de résistance palestinienne sert de prétexte à l'armée israélienne pour envahir une " zone d'autonomie ", détruire un bâtiment de " l'Autorité palestinienne ", abattre un militant palestinien
Et surtout, les dirigeants israéliens font tirer sur la population pauvre pour tenter de la démoraliser. Mais ça, c'est la partie la plus risquée du programme de Sharon. Pour le moment, il n'a réussi qu'à faire surgir de nouveaux combattants dans les rangs des Palestiniens, et toujours plus nombreux sont ceux qui considèrent qu'ils n'ont plus rien à perdre.
Le militarisme israélien bénéficie du soutien financier et politique plus ou moins avoué de la plus grande partie des Etats impérialistes du monde, pour le compte desquels il sert de gendarme et maintient l'ordre au Proche-Orient. Alors ici, en France, nous travailleurs, devons faire entendre haut et fort à ceux qui nous gouvernent, notre refus de cette politique criminelle et notre pleine solidarité avec le peuple palestinien.
Editorial des bulletins d'entreprises " l'Etincelle " de la minorité du lundi 20 août 2001