Peugeot (Mulhouse) : Un été pourri10/08/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/08/une-1726.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot (Mulhouse) : Un été pourri

Cette année, pour la première fois, l'usine reste ouverte au mois d'août. Cette organisation "non stop" a été mise en place, d'après la direction, afin d'honorer les commandes de 206.

En attendant, les victimes, c'est nous.

Préparé depuis deux ans, ce "non stop" n'a pas été une surprise. En 1999, Peugeot cherchait des volontaires pour faire tourner l'usine une semaine au mois d'août. En 2000, trois semaines de congés au lieu de quatre ont été imposées à tous au mois d'août. Aujourd'hui, c'est la totale avec ce "non stop".

Avec un certain culot, la direction et les syndicats signataires de l'accord (FO, CFTC, CFDT et CGC) nous disent que ce sera la première année de libre choix.

libre choix pour qui ?

Ce libre choix avait une première limite : pas plus de 25 % du personnel absent en même temps. Ensuite, nous devions obligatoirement poser trois choix parmi des blocs de trois ou quatre semaines imposés par Peugeot. Par exemple, on ne pouvait pas prendre quatre semaines en juillet ou en août. Il y avait obligatoirement une semaine à cheval. Le tout accompagné de pressions et de chantages, pour que chacun accepte la proposition qui arrange le chef.

Exiger la fermeture en août : c'est sur cette revendication qu'une centaine d'entre nous se sont mobilisés en débrayant. On n'a pas réussi à faire reculer la direction, mais cela a encouragé beaucoup d'entre nous à rester fermes sur leurs dates de vacances et à refuser de faire trois choix, pour n'en faire qu'un seul, le nôtre.

Après avoir obtenu son choix ou se l'être fait imposer, en ce mois d'août, la pilule passe très mal. Déjà, par le "non stop", ce sont les journées les plus chaudes et les plus belles qu'on doit passer à l'usine. En plus, la direction nous a volé ce plaisir des derniers jours de travail, ces quelques jours proches de la libération, où on se fait des petites bouffes, où on apporte des gâteaux, quelques bouteilles, pour fêter l'événement avant le concert de klaxons du départ. Là, c'est le départ et le retour des copains en catimini. On ne sait plus qui est où. Tandis que les uns reviennent dégoûtés dans la chaleur étouffante de l'usine, les autres partent et ainsi, nous pouvons ne pas nous voir pendant huit semaines.

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