Encore un convoyeur de fonds assassiné, mais les banques traînent à sécuriser leurs abords10/08/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/08/une-1726.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Encore un convoyeur de fonds assassiné, mais les banques traînent à sécuriser leurs abords

Les convoyeurs de fonds ont fait une grève largement suivie, lundi 6 août, pour protester contre l'assassinat - un de plus - d'un de leurs collègues, la semaine dernière à Vénissieux. Ceux de la région lyonnaise appellent d'ailleurs à boycotter les quartiers considérés comme dangereux de l'agglomération.

Depuis cinq ans, seize convoyeurs de fonds ont été tués par des malfaiteurs au cours d'attaques similaires. En décembre dernier, suite à une grève massive, les pouvoirs publics et les donneurs d'ordre, essentiellement les banques et les grandes surfaces, s'étaient engagés à accélérer les travaux de sécurisation des "points noirs", par la création, entre autres, de sas et de voies d'accès protégées, pour éviter aux convoyeurs de circuler à découvert.

Le décret de décembre dernier avait déjà attendu plus d'une année, et plusieurs convoyeurs tués, avant d'être publié. Mais à ce long délai s'en est ajouté un autre. En effet, les donneurs d'ordre ont jusqu'à 2002 pour sécuriser leurs abords et continuent à se faire tirer l'oreille pour effectuer les travaux indispensables, invoquant les coûts de telles opérations. Des coûts qui sont dérisoires comparés à leurs profits. Et comme si la vie avait un coût !

La lenteur avec laquelle se font ces travaux inquiète d'autant plus les convoyeurs qu'avec l'arrivée de l'euro, des masses d'argent vont circuler dès cet automne et multiplier ainsi les risques d'agression.

Les assassins sont des crapules qui ôtent la vie d'un homme pour de l'argent. Mais les banquiers et les responsables des grandes surfaces ont aussi des morts sur la conscience. Et les pouvoirs publics, qui ne font rien pour imposer que les décisions prises soient appliquées sans délai, ont leur part de responsabilité, car cette passivité complice contribue à allonger la liste des convoyeurs victimes.

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