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Leur société
Demandes d'asile à Lille : Loterie administrative
La file d'attente s'allonge démesurément le lundi matin à l'entrée de la préfecture annexe de Lille, en vue d'être l'un des 60 élus à avoir le droit de déposer un dossier de demande d'asile territorial. On ne peut même pas écrire "heureux élus", car la procédure dure huit mois avant que l'administration réponde, alors que ceux qui se présentent à ce guichet ont fui leur pays, pour ne pas y laisser leur vie menacée par la police ou par le terrorisme.
Les responsables de ce service ont alors eu l'idée géniale d'organiser une loterie pour tirer au sort les 60 élus, sur les 200 et quelques tickets distribués, "afin d'assurer l'équité la plus totale" et ne plus "cautionner le trafic" de la revente de certains de ces 60 billets gagnants.
Ces responsables de l'administration préfèrent cautionner la réduction de l'ouverture des guichets de quatre à une seule matinée par semaine et le maintien d'un effectif ridiculement faible de neuf fonctionnaires (après triplement, paraît-il !).
Devant l'indignation que cette attitude a soulevée, la préfecture est revenue en arrière sur le tirage au sort. Mais c'est loin d'être satisfaisant. Il faut que ce service rouvre ses portes au moins autant qu'avant, qu'il y soit affecté plus de personnel, mais surtout que la mobilisation impose la levée des restrictions à l'émigration et à la régularisation des sans-papiers qui en ont fait la demande. Car ce que cherche la préfecture de Lille, c'est à limiter l'accueil des réfugiés, en limitant les possibilités administratives de dépôt et de traitement des dossiers.