Voulant dissuader le gouvernement tchèque de durcir sa législation sur le tabac, la société Philip Morris, premier fabricant mondial de cigarettes, s'est payée une étude auprès d'un cabinet de consultants aux fins de souligner les bénéfices économiques du tabac pour les finances publiques de la République tchèque...

La conclusion de cette étude est bien simple et bien perverse : la mort prématurée de fumeurs peut être source d'économies. Ainsi, elle aurait permis au gouvernement tchèque d'économiser entre 24 et 30 millions de dollars en soins, retraites et logements pour les pêrsonnes âgées, en 1999...

Il y a évidement un enjeu. Philip Morris contrôle à lui seul 80 % du marché tchèque. Pas question de laisser se rétrécir ce marché. Et il semble que la compagnie avait prévu des études semblables dans d'autres pays d'Europe de l'Est.

L'étude une fois révélée et mise en cause par des journaux américains et des organisations antitabac, Philip Morris a essayé de redresser son image avec des excuses, son PDG déclarant : " Une telle étude n'est pas simplement une erreur terrible, mais est injustifiable ; (elle) révèle (...) un manque de respect total et inacceptable des valeurs humaines. "

On ne lui fait pas dire. Mais spéculer sur la mort, pourquoi pas, après tout ? C'est toujours une belle et bonne source de profits, en bonne logique capitaliste.