Les trusts projettent de jeter à la rue des centaines de milliers de travailleurs03/08/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/08/une-1725.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les trusts projettent de jeter à la rue des centaines de milliers de travailleurs

Les grands trusts ont rendu publique ces jours-ci une véritable avalanche de plans de licenciements à l'échelle de toute la planète.'On ne jette plus à la porte les travailleurs par milliers, mais par dizaines de milliers.

Selon une enquête du quotidien britannique Financial Times, au cours des trois derniers mois, 293 000 suppressions d'emplois ont été annoncées dans la seule industrie des télécommunications et 54 000 dans les industries sous-traitantes.

Le quotidien Le Monde du 26 juillet citait onze entreprises de taille mondiale ayant annoncé 6 000 suppressions d'emplois et plus cette année. Et on peut constater que les télécommunications et l'électronique ne sont pas seules touchées. Dans ces secteurs, on trouve les groupes américains Lucent, Motorola et Solectron (99 000 emplois à eux trois), le canadien Nortel (30 000) ainsi que Siemens (Allemagne, 10 000), Philips (Pays-Bas, 10 000) et Ericsonn (Suède, 20 000). Mais on trouve aussi dans la liste le géant de l'agroalimentaire anglo-hollandais Unilever (33 000), le groupe automobile allemand Daimler- Chrysler (35 500) et deux groupes d'ingénierie et construction mécanique, ABB (Suisse-Suède, 12 000) et Invensys (Grande-Bretagne, 6 000). A quoi il faudrait ajouter, huit jours plus tard, Alcatel et ses 20 000 suppressions d'emplois, mais aussi le groupe d'informatique américain Hewlett-Packard (6 000 emplois) et son rival allemand Infineon (5 000 emplois). Mais aussi Rhodia (Chimie) et Sagem (Électronique-Télécom) qui ont annoncé des plans sans les chiffrer. Et la liste risque bien de s'allonger encore...

Même s'il s'agit parfois d'annonces destinées à satisfaire des actionnaires exigeant des mesures " énergiques " après la chute brutale des cours boursiers de l'année écoulée, et dont la mise en application sera (peut-être) étalée dans le temps, ce sont des chiffres sans équivalent depuis le début des années 1980. Tout comme d'ailleurs les profits engrangés au cours de ces deux décennies par les bourgeoisies des pays riches ont été eux aussi sans précédent. Et aujourd'hui, il faudrait que ce soit justement ces travailleurs dont l'exploitation a créé ces richesses, qui paient la note une deuxième fois avec leurs emplois ? C'est sans doute la logique d'un système où les hauts et les bas des marchés financiers déterminent le sort de l'économie matérielle. Mais c'est une logique dont la classe ouvrière devra faire table rase si elle veut échapper au cercle infernal de l'anarchie capitaliste.

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