Quand les constructeurs automobiles parlent de (faire) : Rouler les pauvres20/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1723.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Quand les constructeurs automobiles parlent de (faire) : Rouler les pauvres

Aussi bien PSA Peugeot-Citroën que Renault ont dans leurs cartons le projet d'un petit véhicule, l'un à 6 000 euros et l'autre à 5 000 euros, soit environ respectivement 40 000 francs et 33 000 francs, afin de toucher le marché des acheteurs qui ne peuvent pas s'offrir une voiture aujourd'hui, et notamment celui des pays pauvres. Mais, profit oblige, il s'agit pour les deux groupes de produire ces véhicules au moindre coût, c'est-à-dire en Europe de l'Est ; en Roumanie pour Renault, là où la main-d'oeuvre est bien moins chère qu'ici.

Toujours pour faire des économies, les équipements seront revus à la baisse, notamment en matière de sécurité. Exemple, les ABS et autres air-bags. Pas question non plus de respecter les normes en matière de pollution, car, comme le déclare un responsable de Renault, " nous ne sommes pas là pour sauver la planète et fixer les limites en termes de sécurité et de protection de l'environnement dans ces pays ". Au moins, cela a le mérite d'être clair !

On l'aura compris, PSA et Renault prévoient d'exploiter les travailleurs de pays pauvres qui produiront leurs voitures pour pauvres. En Roumanie, Renault a totalement racheté le constructeur Dacia en 1999. Un des premiers gestes de la nouvelle direction a été de réduire les effectifs en les faisant passer de 27 000 à 24 000 et d'ici 2004, date prévue de lancement de la nouvelle voiture, Dacia devrait tourner avec 16 000 salariés seulement.

Que diable, nos capitalistes ne sont tout de même pas des philanthropes, pas plus ici qu'ailleurs.

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