Jack Lang ou l'art de l'esbroufe20/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1723.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Jack Lang ou l'art de l'esbroufe

Jack Lang a présenté mercredi 11 juillet son dernier projet de réforme en conseil des ministres : il s'agirait entre autres de généraliser l'étude d'une langue étrangère en CM1 et de créer 20 000 classes à projet artistique dans les lycées et collèges.

Mais cette réforme est surtout ambitieuse sur le papier, parce que dans les faits ces projets ont toutes les chances de rester lettre morte, faute d'enseignants et de moyens supplémentaires.

Dans la plupart des écoles primaires, les instituteurs ne sont pas habilités à enseigner une langue étrangère ; quant aux professeurs de collège, comme aucun poste supplémentaire n'a été créé, la seule solution resterait, si le projet est maintenu, d'enseigner ces nouveaux programmes en heures supplémentaires pour satisfaire les besoins du primaire. Faut-il rappeler que sur le terrain, on continue à fermer des classes en primaire comme en maternelle, au nom de la démographie scolaire en se moquant bien d'offrir de meilleures possibilités d'apprendre aux enfants ?

La situation ne sera pas plus reluisante dans les collèges où la réforme, déjà prévue, se ferait aussi à moyens constants. Dans tous les cas, toutes ces prétendues réformes, qui relèvent seulement de l'effet d'annonce, ne permettront pas de lutter contre l'échec scolaire. Pendant les grèves des années précédentes, les enseignants avaient revendiqué le dédoublement des classes surchargées, la création de postes d'enseignants, de surveillants, du temps pour élaborer des projets, des locaux, en un mot de vrais moyens. Mais le ministre a fait la sourde oreille, le budget restera à peu de chose près le même pour la rentrée prochaine.

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