Exposition de photos : " La guerre civile espagnole "20/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1723.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

Exposition de photos : " La guerre civile espagnole "

A l'Hôtel de Sully, dans le quartier du Marais à Paris, se tient une exposition qui permet de découvrir de nombreuses photos de la révolution espagnole.

Les auteurs des commentaires de ces photographies ne se situent pas du côté des travailleurs. Tout au plus du côté de la République, à qui ils reprochent toutefois d'avoir été " incapable d'assurer la paix sociale ". Parfois ils vont même jusqu'à refaire l'histoire, écrivant que le gouvernement " arma le peuple " pour faire face à la tentative de coup d'Etat militaire de Franco. Ce qui est contraire à la vérité car le gouvernement fit tout pour que le peuple ne s'arme pas mais reste embrigadé dans un cadre militaire institutionnel.

On peut donc se passer de la lecture de ces textes car les images parlent d'elles-mêmes du soulèvement révolutionnaire des masses espagnoles de l'été 1936.

Des images, parfois drôles comme ces deux files d'électeurs aux élections législatives de février 1936 à Barcelone, l'une dans le quartier bourgeois de l'Eixample avec un prêtre, l'autre dans le quartier populaire de la Barcelonetta avec des travailleuses dont les yeux brillent de l'espoir de changement, par le vote " rouge ".

Ce sont aussi des images du début du soulèvement ouvrier. Ainsi, celles qui montrent que pour faire face à l'armée et à l'inertie du gouvernement, les ouvriers dressèrent des barricades place de la Catalogne à Barcelone, ou encore donnèrent l'assaut à la caserne de la Montaña. On montre aussi les milices ouvrières contrôlant les rues, ou encore les miliciens au sein de leur famille, avant de monter au front. Des images d'une vraie révolution.

Mais l'autre volet, ce sont ces images de la défaite : celles des exécutions perpétrées par les troupes franquistes dans les villages reconquis ; celles des familles pauvres fuyant la terreur réactionnaire encouragée par l'Eglise et les grands propriétaires ; celles des villes bombardées, terrorisées par l'aviation italienne et allemande : Madrid (août 1936), Guernica (avril 1937), Lerida (novembre 1937) ou encore Barcelone (mars 1938).

Certaines photographies montrent comment le gouvernement républicain brisa l'élan des masses, en rendant la terre aux " propriétaires légaux ", en envoyant les gardes d'assaut à Barcelone en mai 1937 contre les milices de la CNT et du POUM qui occupaient le central téléphonique. Images de ces réfugiés franchissant les cols enneigés des Pyrénées, pour trouver de l'autre côté de la frontière " les camps sur la plage " à Argelès, ou encore à Gurs ou à Bram, des illustrations parlantes de la " démocratie française ".

Une exposition émouvante.

Gilles Boti

Hôtel de Sully, 62 rue Saint-Antoine (métro : Bastille) ; 25 F. Jusqu'au 23 septembre, ouvert tous les jours de 10 heures à 18 h 30 sauf le lundi.

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