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Cinema : Hijack stories d'Olivier Schmitz
Ce film se situe en Afrique du Sud de nos jours. Le personnage principal, Sox, est le parfait représentant de cette petite minorité au sein de la population noire qui, avec la fin de l'Apartheid, a pu accéder à une position sociale et à un mode de vie qui lui étaient refusés auparavant : Sox est comédien et animateur à la télévision, il habite un quartier résidentiel autrefois réservé aux Blancs, sa compagne est blanche. Bref, il a tout lieu d'être satisfait des changements intervenus après l'élection de Mandela.
L'histoire commence quand Sox passe une audition pour un rôle de gangster dans un film qui promet d'être une superproduction. Mais il a beau être issu du bidonville de Soweto, il l'a quitté depuis si longtemps qu'il est absolument incapable de jouer le mauvais garçon. Pour décrocher ce rôle auquel il tient, il décide de retourner à Soweto pour rencontrer un " vrai bandit " et l'étudier... Il va retrouver un copain devenu chef d'un gang de voleurs de voitures et être amené, pour lui ressembler, à participer de plus en plus à leurs actions.
Le récit, mené à un bon rythme, est l'occasion pour le réalisateur de critiquer avec beaucoup d'ironie cette petite bourgeoisie noire qui parle d'" intégration raciale ", de construire une " nation arc-en-ciel " mais qui n'a fait que " s'installer dans les fauteuils des Blancs ", pour reprendre les mots d'un des personnages, alors que la majorité de la population noire continue d'habiter dans les mêmes bidonvilles et de connaître la même misère.
Un bon film qui, malheureusement, ne passe pas dans beaucoup de salles...