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SNCF Paris-Nord : La pagaille
Depuis la mise en service des nouveaux horaires d'été et du TGV Med, c'est la pagaille journalière sur les grandes lignes de la Gare du Nord.
La SNCF met en place à grand renfort de publicité les "cadencements", comme sur Paris-Arras, un train toutes les demi-heures alors qu'il n'y avait pas assez de rames et de matériels pour assurer les relations existantes.
Les voyageurs qui achètent leur billet ne savent que c'est une vraie loterie. Ainsi, les retards sur toutes les relations sont considérables et atteignent parfois plusieurs heures. La vétusté et le manque de matériel et d'effectif sont catastrophiques. Par exemple, avec la mise en place du TGV Med, la SNCF a organisé une vraie valse des rames TGV sur les différents réseaux, car la construction de la ligne a été planifiée mais pas les rames correspondantes. Les plus récentes rames TGV Paris-Lille vont vers le Sud-Est, tandis que des rames Eurostar devenues inaptes au passage du Tunnel sont recyclées en Paris-Lille.
Les plus vieux TGV orange, promis à une sage retraite, reprennent du service, sont repeints pour la circonstance et rebaptisés, rames "renov2". Et quelle rénovation ! Ces rames n'ont pas d'afficheurs digitaux des numéros de voitures mais des rouleaux qu'il faut tourner à la main sur les huit voitures. L'essai de frein n'est pas automatisé, les portes ne ferment pas automatiquement mais à la "clef de berne", obligeant l'agent qui expédie le train à remonter toute la rame. Sur beaucoup de vieux TGV, les blocs moteurs sont à bout de souffle. On remplace alors une rame par une autre. Mais comme maintenant le nombre de places en première et deuxième classe est différent d'une rame à l'autre, les agents d'accueil sont obligés de reclasser en... collant des étiquettes sur les billets. Évidemment tout cela se fait sans effectifs supplémentaires et c'est une pagaille monstre.
Maintenant nous avons en plus les TGV qui tombent en panne car les périodes de révision ont été rallongées. Tel Thalys pour Bruxelles, qui devait comporter deux rames, arrive en Unité Simple alors que les billets ont été vendus pour les deux rames... La direction nous annonce que les prochains matériels arriveront en... 2003 ! Et ce ne sont pas les licenciements annoncés chez Alstom qui vont accélérer la cadence des livraisons.
Aujourd'hui, ce sont les cheminots et les voyageurs qui paient les pots cassés. Les voyageurs parce qu'ils subissent des retards importants et se retrouvent livrés à eux-mêmes. En effet, la réduction drastique des effectifs à l'accueil et dans les services qui prennent en charge les ruptures de correspondance ne permet pas de gérer tous les retards. Les cheminots constatent les retards, subissent la mauvaise humeur des voyageurs et disposent de moins en moins de moyens pour intervenir en cas de problèmes.
A Paris-Nord par exemple, un week-end de grand départ comme le 1er juillet, il y a des postes non tenus dans les PC, ces organismes chargés de coordonner la circulation des trains et de répondre aux perturbations. Le week-end précédent, la totalité des bulles d'accueil de la gare Grandes lignes était fermée, faute d'agent pour les tenir. Il n'y a pas de conducteurs de réserve pour assurer le remplacement d'un agent absent, pas de dépanneurs matériel à Paris pour réparer les pannes de dernière minute.
Dans le même temps, la SNCF supprime des services qui pourtant étaient très populaires auprès des voyageurs. Ainsi, elle veut supprimer le système des échanges minute sur les quais qui permet aux usagers de prendre un train plus tôt si ils sont en avance, sans passer par les files interminables des guichets. Elle veut remplacer les agents qui assurent ce service par des machines dont le financement n'est pas encore décidé ! Bref pour prendre les TGV cadencés à la demi-heure, il faut venir une heure avant pour avoir son billet !