Les 35 heures à la mairie de gennevilliers06/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1721.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les 35 heures à la mairie de gennevilliers

La mairie de Gennevilliers, une ville ouvrière de 47 000 habitants de la banlieue parisienne, est dirigée par le PCF depuis 1934. Actuellement, cette direction se fait dans le cadre de la gauche plurielle. Lors de l'application de la loi Aubry sur les 35 heures pour les 1 177 employés municipaux, elle ne s'est guère comportée très différemment de n'importe quel employeur privé.

La réduction du temps de travail d'une heure par semaine, des 36 heures actuelles aux 35 heures correspond à 34 emplois (1h x1177/35)... si l'on veut maintenir le même niveau de services rendus à la population. Mais ce que propose la mairie, ce ne sont que 22 emplois. Et encore, sur ces 22 emplois, 10 sont des titularisations de travailleurs précaires déjà présents.

Les horaires de la plupart des employés resteront à 36 heures. En échange, ils bénéficieront de 6 jours de congés supplémentaires, mais devront accepter une dose de flexibilité : un jour par semaine, certains services resteront ouverts jusqu'à 19 heures. La mairie veut améliorer le service rendu à la population et elle préfère le faire en demandant aux travailleurs un effort plutôt que de décider, elle, de créer tous les emplois nécessaires pour compenser la diminution des horaires.

En guise de justification, la Voix Populaire, journal local du PCF, écrivait à ce sujet "La municipalité aurait souhaité aller plus loin, notamment en matière de créations d'emplois, malheureusement, l'Etat, contrairement à ce qui a été mis en place pour les entreprises privées dès 1998, n'attribuera aucune aide financière aux collectivités territoriales".

La mairie a bien tenté de faire admettre tout cela à la CGT, seul syndicat représenté chez les employés communaux, lors de quelques réunions de "négociations "(baptisées pompeusement "18 mois de discussions avec les organisations syndicales"), mais cela n'a pas marché. Et la CGT a refusé de donner son accord.

C'est alors que la municipalité a décidé, comme la loi le prévoit et comme un certain nombre de patrons l'ont fait dans le privé, de passer outre en organisant un référendum dans le personnel.

Le choix proposé aux salariés, le 19 juin, était donc le suivant : "36 heures par semaine, 22 embauches, 6 jours de congés de plus, l'amélioration des horaires d'accueil" ou rien. Devant un tel "choix", les dés étaient pipés. Mais 30 % du personnel a cependant suivi l'appel de la CGT en votant "non".

Interpellée à ce sujet par les conseillers municipaux LO et LCR lors de la dernière réunion du Conseil municipal, l'équipe de la mairie a tenté de justifier sa position en présentant son référendum comme une initiative hautement démocratique et les mesures prises comme bien supérieures à celles d'autres communes

Quant au député PCF de Gennevilliers, Jacques Brunhes, il ne s'est pas trop embarrassé de justifications puisqu'il est parti dans un discours pour faire l'éloge de la "maîtrise des dépenses de personnel", un thème qui lui est cher et dont la municipalité s'est auto-congratulée longuement.

Rien de bien différent, donc, d'une déclaration de DRH lors d'une réunion avec des délégués du personnel !

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