L'enseignement dans les Hauts-de-Seine : Discours gouvernemental et réalité sur le terrain06/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1721.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

L'enseignement dans les Hauts-de-Seine : Discours gouvernemental et réalité sur le terrain

Dans les Hauts-de-Seine (92), la rentrée 2001 risque de s'organiser pour certains enfants... sans enseignants. Cette situation n'est pas récente : en 1999, il y avait 120 postes vacants à la rentrée, en 2000, 140 et en 2001, plus de... 300 postes vacants (d'après les chiffres officiels à la rentrée) sur environ 7 500 enseignants.

L'an dernier, l'Inspection académique, pour combler les postes non pourvus, avait fait appel aux enseignants chargés d'assurer les congés maladie et de stages de formation continue (donc la formation continue a été supprimée en grande partie cette année) et demandé aux autres départements que les enseignants de la liste complémentaire (ceux qui ont en partie échoué au concours) puissent venir enseigner dans les Hauts-de-Seine !

Bonjour le début... pour l'enseignant qui, sans formation, à 300 km de chez lui, se retrouve devant une classe, soit 60 yeux environ !

Le département, suivant les "mesures chiffrées" du ministère, se trouve en queue de peloton pour tout : remplacement, accueil des enfants de 2 ans, accueil des enfants en difficulté et effectif des classes. Et il manque donc plus de 300 postes, cela étant dû aux départs à la retraite, aux demandes de disponibilité, envois en formation des "listes complémentaires", demandes de travailler à mi-temps... Cela n'empêche pas le ministère de répondre au SNUipp (Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles) que "la préparation de la rentrée scolaire 2001 se déroule dans un contexte très favorable, puisque l'enseignement scolaire sur les Hauts-de-Seine bénéficie, au titre de la loi 2001, de plus de 9 milliards de francs supplémentaires, soit une augmentation de plus de 2,82 %". On se demande bien où passe l'argent. Dans les écoles, on ne voit rien !

Le 14 juin, à l'appel du SNUIpp/FSU, environ 150 enseignants se sont déplacés à l'Inspection académique à Nanterre pour exprimer leur ras-le-bol des conditions de travail et leur inquiétude pour la rentrée. Les directeurs d'école sont en "grève administrative" : ils refusent de communiquer les documents à l'administration depuis la rentrée 2000. Face à la situation difficile, des écoles sont aussi en grève, Gennevilliers par exemple, contre le manque de remplaçants, les classes à 30, voire 35, 36, 37 enfants par classe, en cas d'instituteur absent, les fermetures de classe... Eh bien, cela n'a pas empêché un ponte de l'Inspection académique de répondre à la délégation du SNUipp que "ce n'était pas la quantité d'élèves qui comptait, mais la qualité de l'enseignant".

Avec environ 1 000 élèves en plus, les Hauts-de-Seine bénéficient de 70 postes en plus... piqués sur les départements voisins ! Ce n'est ni plus ni moins que du redéploiement. Alors que, selon le SNUipp, c'est environ 500 postes qu'il faudrait pour pouvoir assurer le fonctionnement "ordinaire" du service public qu'est l'école !

A quelques jours des vacances scolaires, il est difficile de dire comment sera la rentrée. Mais bien des écoles ont prévenu, à l'aide de lettres aux parents, d'affiches collées dans le hall des écoles, que la rentrée ne passera pas comme ça. Pas sans enseignants.

Rendez-vous donc à la rentrée !

Partager