Trop bio pour être vrai29/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1720.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Trop bio pour être vrai

La nourriture "biologique" n'aurait souvent de "bio" que l'étiquette. C'est ce que dénoncent plusieurs enquêtes. Selon le Canard enchaîné du 20 juin, sur 500 000 tonnes de céréales bio commercialisées en Europe, plus des trois quarts seraient tout à fait ordinaires et constitueraient donc des escroqueries à l'appellation. Quant à Que choisir du mois de juin, il relate quatre fraudes portant en France sur des dizaines de milliers de tonnes de céréales.

C'est que le marché bio augmente fortement : de 20 % par an depuis cinq ans, de 30 % l'an passé. C'est la conséquence des différents scandales qui ont touché le secteur alimentaire, dont le dernier est celui de la vache folle. Et en même temps les prix de la nourriture bio sont souvent le double des prix courants. C'est le cas pour les farines et mueslis. Marché en expansion et prix en hausse : une double incitation à l'escroquerie, pour des industriels et des commerçants qui, exploitant la mode écologiste, fonctionnent en vue du profit. Puisqu'il y a un marché et que des gens sont prêts et ont les moyens de payer les produits au double de leur prix, il y a des profiteurs.

Les risques courus par les fraudeurs sont minimes. Les services officiels de répression des fraudes et les organismes de défense des consommateurs peuvent bien faire la chasse aux industriels et grossistes fraudeurs. Lorsqu'ils sont pris la main dans le sac, la justice est lente et a la main légère. Selon Que choisir, les amendes infligées ne dépasseraient pas 1 % du bénéfice frauduleux. Un risque négligeable quand le profit est doublé ou triplé...

Heureusement que les risques encourus par les consommateurs abusés sont eux aussi minimes !

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