Saint-Denis : Les sans-papiers ne baissent pas les bras29/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1720.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Saint-Denis : Les sans-papiers ne baissent pas les bras

Les travailleurs immigrés sans papiers de Seine-Saint-Denis, département où plus de 15 000 demandes de régularisation ont été repoussées par le préfet, ont décidé de se faire entendre.

C'est ainsi que, depuis le 6 juin 2001, ils occupent les locaux d'une ancienne gendarmerie de Saint-Denis que le maire de la ville a mis à leur disposition. Ce mouvement est destiné à obtenir la régularisation de près de quatre-vingts immigrés de diverses nationalités, dont la plupart vivent et travaillent en France depuis de nombreuses années.

Depuis près de trois semaines ces sans-papiers se sont installés là et ont organisé leur vie collective dans ces locaux où ils se réunissent, prennent leurs repas et passent bon nombre de leurs nuits en se relayant.

Le préfet a bien promis un rendez-vous pour commencer à étudier les dossiers, mais "à partir du 1er juillet", sans donner plus de précisions. Alors les sans-papiers qui mènent cette lutte essaient de s'adresser à la population. Pétition, manifestations diverses ont eu lieu. D'autres sont prévues. Mais les sans-papiers et ceux qui les soutiennent savent bien que le préfet, suivant en cela la politique du gouvernement, n'hésite pas à refuser arbitrairement des dossiers ni à contester la valeur des documents fournis par les sans- papiers.

Alors, les travailleurs sans papiers qui occupent le 49, boulevard Marcel-Sembat à Saint-Denis rappellent combien est injuste et révoltante l'attitude du gouvernement socialiste qui, en 1997, a refusé de régulariser la situation de l'ensemble des sans-papiers alors qu'il s'y était engagé en demandant aux sans-papiers de déposer leurs dossiers en préfecture. En condamnant ces travailleurs, parce qu'ils n'ont pas de "papiers" à subir la loi d'employeurs et de marchands de sommeil sans scrupules, en les contraignant à vivre dans la précarité, les dirigeants socialistes montrent en tout cas le mépris qu'ils leur portent.

La régularisation immédiate de tous les sans-papiers est urgente. C'est un geste de simple justice.

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