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- Lutte ouvrière n°1720
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Philips - Le Mans (Sarthe) : La direction annonce plus de 1 000 licenciements
Après avoir annoncé, en avril dernier, la suppression de 6 000 emplois à l'échelle du groupe, la direction de Philips a annoncé, mardi 26 juin, la fermeture de 1 142 postes sur le site du Mans qui compte encore 2 300 travailleurs. Quant au reste des emplois, ils seraient maintenus mais à la condition que Philips trouve des partenaires avant la fin de l'année, ce qui est loin d'être garanti. Les travailleurs concernés ne sont pas dupes et ils se disent qu'une deuxième vague de licenciements arrivera plus tard.
La direction de Philips avait préparé son coup depuis longtemps. Déjà au début de l'année, elle avait mis fin aux contrats des 900 intérimaires et avait commencé à mettre en chômage technique des équipes à tour de rôle pendant plusieurs semaines. Elle avait aussi incité de nombreuses ouvrières à partir dans le cadre de l'ACA (Allocation pour chômeurs âgés), ou à accepter une mutation voire à démissionner. Du coup, on apprenait récemment que depuis le début de l'année, il y avait eu 400 départs. Ces dernières semaines, elle annonçait la création d'une "cellule de reclassement" soi-disant pour aider les travailleurs à trouver un autre travail, sauf que beaucoup de propositions étaient complètement bidon.
Lundi 25 juin, à l'appel de l'intersyndicale, une manifestation a regroupé près de 600 personnes de l'usine. C'était une réussite dans la mesure où c'était la première manifestation des travailleurs de Philips au Mans et où l'appel avait été lancé tardivement (le vendredi), ce qui ne permettait pas à tout le monde d'être prévenu.
Mardi 26 juin donc, jour de la tenue du Comité central d'Entreprise, l'usine était bloquée, dès l'équipe du matin pour toute la journée. En fin de matinée, lorsque les travailleurs, regroupés devant l'usine, ont appris la nouvelle du plan social, ce fut d'abord l'abattement. A 16 heures se tenait le Comité d'Entreprise (CE) du Mans et nombre d'entre eux restèrent pour en savoir plus.
Jusque-là, la seule proposition des syndicats CGT et CFDT en intersyndicale était d'appeler à une manifestation vendredi matin, au Mans, et en attendant... de retourner au travail. Ces organisations se sont montrées depuis le début bien timorées, n'appelant même pas à participer à la manifestation nationale contre les licenciement du 9 juin, et parlant plus de la politique commerciale de Philips que du sort des travailleurs, entretenant du coup bien des illusions.
Mais lorsqu'à la sortie du CE, une déléguée syndicale faisait savoir que les VSD et les équipes de nuit étaient d'ores et déjà supprimées, la colère des travailleurs concernés a éclaté. Du coup, plusieurs travailleurs ont pris la parole pour dire qu'il fallait se battre dès maintenant. Et lorsque le directeur est sorti il s'est fait prendre à parti.
On ne peut que souhaiter voir grandir la colère de ces travailleurs et qu'elle se propage dans les jours à venir pour empêcher les projets de Philips.