ORLY - AOM - Air-Liberté : Faire payer Seillière ! Solidarité avec les salariés d'AOM; Tous ensemble contre les licenciements !22/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1719.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ORLY - AOM - Air-Liberté : Faire payer Seillière ! Solidarité avec les salariés d'AOM; Tous ensemble contre les licenciements !

Seillière et Swissair s'accusent mutuellement d'avoir causé la débâcle d'AOM et Air Liberté. Les deux compagnies ont déposé leur bilan et menacent des milliers de leurs salariés et ceux de leurs filiales de perdre leur emploi.

Le ministre des Transports, Gayssot, parle de repreneurs et de responsabilités des actionnaires. Mais le gouvernement va-t-il interdire ces licenciements ? Va-t-il saisir une partie de l'immense fortune de Seillière pour que ses salariés ne pâtissent pas de cette situation ? Ce ne serait que justice. Mais s'en prendre à un capitaliste, Jospin ne le veut à aucun prix.

Et les travailleurs d'AOM-Air Liberté, comme ceux de LU-Danone ou Marks et Spencer, ne peuvent compter que sur leur lutte, avec tous les autres salariés qui peuvent être menacés demain, pour imposer l'interdiction des licenciements.

Le mercredi 13 juin, l'intersyndicale AOM-Air Liberté-Air Littoral appelait tous les syndicats des entreprises de la plate-forme d'Orly à une journée d'action commune contre les licenciements dans le transport aérien.

La réponse a été unanime. Tous les syndicats concernés ont appelé à une manifestation ce jour-là avec ceux d'AOM-Air Liberté-Air Littoral.

En effet, qu'on soit hôtesse au sol d'Air France, électricien à Aéroport de Paris ou employée du ménage dans l'aérogare pour un sous-traitant, on a tous de bonnes raisons de se sentir directement concernés par le sort de ces travailleurs menacés aussi bien par la banqueroute de Swissair que par la solution "française" à la Jospin qui, sous la houlette du PDG Marc Rochet, se traduirait par 1 700 licenciements sur 5 000 salariés, sans même parler des sous-traitants.

Sans doute le 13 n'aura pas été marqué par un coup de colère. Mais l'idée d'agir tous ensemble contre tout licenciement dans le transport aérien, alors que celui-ci affiche un taux de croissance de 7 % par an, a largement été reprise par les quelque 2 000 participants à la manifestation.

Quand le cortège s'est ébranlé vers les pistes, une employée du ménage en avait les larmes aux yeux, disant : "On en a fait des grèves sectorielles contre notre patron et là, enfin, on est tous ensemble".

Les responsables syndicaux sont à la recherche de solutions venant du ministère des Transports. A leur rendez-vous, maintenant hebdomadaire, avec Gayssot, celui-ci s'est montré rassurant, disant à qui voulait l'entendre : "Je vais faire cracher les actionnaires". Mais le temps a passé et le baron Seillière, principal actionnaire, n'a rien craché du tout, sinon son mépris pour le sort des travailleurs.

Quant à la "table ronde" entre pouvoirs publics, personnalités politiques, riverains d'Orly, syndicats, etc. revendiquée par certains syndicalistes, on ne voit pas comment à elle seule elle pourrait mettre fin à la concurrence sauvage qui permet aux plus gros d'écraser les plus faibles, sans parler de l'âpreté au profit des actionnaires.

Moyennant quoi le seul "avenir" qu'on propose aujourd'hui aux travailleurs d'AOM-Air Liberté-Air Littoral, c'est un dépôt de bilan qui permettrait aux futurs repreneurs de racheter l'entreprise par petits bouts. Or c'est justement de cela que ces travailleurs ne veulent pas, sachant bien que cela ne leur laisse aucune garantie.

Car ces travailleurs sont bien placés pour savoir que tous ces montages financiers se feront à leurs dépens, eux qui, depuis des années, ont fait les frais de ventes et transferts répétés.

Ils sont donc bien décidés à se battre jusqu'au bout contre les licenciements, pour que chacun soit reclassé au même niveau de salaire.

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