Espagne : Grève générale en Galice22/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1719.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : Grève générale en Galice

Le 15 juin a eu lieu une grève générale en Galice, dans le nord-ouest de l'Espagne, appelée par l'Union Générale des Travailleurs (l'UGT), liée au Parti Socialiste (le PSOE) qui actuellement cherche à se démarquer de positions trop conciliantes vis-à-vis du gouvernement.

La Confédération intersyndicale de Galice (CIG), liée au mouvement nationaliste galicien et qui cherche à apparaître comme un interlocuteur, a aussi participé à l'organisation de ce mouvement destiné à protester contre la réforme de la législation du travail imposée par le Parti Populaire, le parti d'Aznar, actuellement au gouvernement. Elle visait aussi à dénoncer l'accord sur les retraites et mettait en avant le mot d'ordre de la défense des "secteurs productifs" de Galice.

Pour leur part, les Commissions Ouvrières (CC.OO) ne s'étaient pas associées à cet appel. Il n'y a rien d'étonnant à ce que ce syndicat anciennement lié au Parti Communiste (PCE) et dont l'actuelle direction est composée de "rénovateurs", ait fait ce choix. Ses dirigeants, qui préconisent avant tout le dialogue social avec le patronat et le gouvernement, ont en effet négocié avec ceux-ci l'accord sur les retraites. Et ils ont affirmé qu'il était prématuré de se mobiliser contre la réforme de la législation du travail.

Pourtant ces mesures sont clairement opposées aux intérêts de la classe ouvrière de l'ensemble de l'Espagne. En effet la réforme de la législation du travail se traduit par un abaissement du coût des licenciements et une aggravation de la précarité, tandis que l'accord sur les retraites et pensions implique un recul de l'âge de la retraite et une diminution de son montant.

La grève a été importante dans les principales villes et les principaux centres industriels de Galice (au Ferrol, à Vigo, à La Corogne ou Saint-Jacques). Elle a été suivie dans les grandes industries. Dans ces villes, les transports publics ont été paralysés (seuls les services minimums ont été assurés) ainsi qu'une partie du commerce et des banques. La grève a été totale dans les chantiers navals de Vigo et de La Corogne. La manifestation de Vigo aurait rassemblé près de 50 000 personnes et s'est accompagnée de heurts violents entre la police et les piquets de grève. Et même si le mouvement a été diversement suivi, les Commissions Ouvrières ont néanmoins dû reconnaître qu'il a été important.

Il montre en tout cas l'existence d'un mécontentement et d'une inquiétude parmi les travailleurs de cette région. Mais cette inquiétude et ce mécontentement existent aussi dans les autres régions d'Espagne, soumises aux mêmes attaques de la part du patronat et du gouvernement. Et il est bien évident que la réponse aux mesures antiouvrières du gouvernement et aux agressions du patronat ne peuvent rester limitées à des luttes partielles dans le cadre d'une seule région. Et l'espoir, c'est bien que cette journée de grève réussie fasse école dans d'autres régions.

Partager