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- Lutte ouvrière n°1719
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Dans les entreprises
Atos Reims (Marne) : "nouvelle économie" rime avec vieille exploitation
Les travailleurs d'Atos Reims observent des débrayages tous les jours depuis le 6 juin. Ils demandent des augmentations de salaires de 500 F brut, des plannings de travail définis un mois à l'avance et un minimum de respect de la part de la hiérarchie.
Atos est un groupe faisant partie de ce que certains appellent la "nouvelle économie". Sa principale activité est d'être un sous-traitant de France Télécom, en assurant par exemple le recouvrement des factures de téléphones portables. Les appels se succèdent sans arrêt ni pause. Bien souvent, les travailleurs d'Atos doivent faire face à des clients mécontents. Les conditions de travail sont mauvaises et les salaires sont logés à la même enseigne, ils atteignent difficilement 6 000 F, avec deux samedis travaillés dans le mois.
Atos s'est installé il y a peu plus d'un an en bénéficiant d'aides des collectivités locales. La mairie de Reims, la région Champagne-Ardenne, le département de la Marne ont pris totalement en charge l'aspect immobilier, pour un montant de 33,5 millions de francs. En échange l'entreprise paye bien un loyer mais, de l'aveu même d'un conseiller municipal de droite, il n'est que la moitié du prix du marché !
La région a aussi financé la formation du personnel et versé la somme de 1,6 million de francs à Atos-Formation.
C'est sous prétexte de créer des emplois que ces aides ont été données mais pour l'instant elles se font attendre. L'effectif n'est que de 234 personnes alors qu'il devrait atteindre 360, pour parvenir à terme à 500. Tout cela n'empêche pas la direction de menacer les travailleurs de licenciement, au cas où le mouvement ne s'arrêterait pas. La seule proposition qui a été faite par la direction est de donner plus d'heures supplémentaires à faire. Ceci n'a fait que renforcer la détermination et, mercredi 13 juin, une manifestation d'une centaine de salariés a eu lieu dans les rues de Reims.
Lundi 18 juin, le conflit se terminait par le gain d'une prime de fin de conflit de 1 000 F, des plannings à un mois... et surtout le sentiment de s'être fait respecter de l'encadrement.