SNCF Châtillon (Hauts-de-Seine) : Grève a l’atelier TGV08/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1717.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Châtillon (Hauts-de-Seine) : Grève a l’atelier TGV

Les «jockeys» (70 cheminots sur un atelier de 1 000) assurent, entre autres travaux, le déplacement sur l'atelier des rames du TGV Atlantique.

Jeudi 31 mai et vendredi 1er juin, ils étaient en grève pour exiger de l'embauche et une augmentation de la prime de conduite de 25 à 70 F par jour.

Jeudi, direction, cadres et huissiers couraient après les grévistes, tentant de les impressionner et de les empêcher de bloquer les rames. Devant leur peu d'efficacité, quelques policiers ont été appelés en renfort. Mais tout ce petit monde n'a guère eu de succès. La direction et les cadres ne cessaient de dire : «Vous n'aurez rien en argent, on a des directives fermes de la direction générale et du ministère». La réponse des grévistes a été claire : «Si vous ne servez à rien, on veut négocier avec Gallois et Gayssot».

Le lendemain vendredi 1er juin, dès le matin, cinq voitures et fourgons de police, trois ou quatre cars de CRS, des motards, sirènes hurlantes, avaient été envoyés. Ils étaient plus nombreux que les jockeys !

Ce déplacement de forces pour empêcher la grève est apparu inacceptable. Les jockeys ont appelé les cheminots qui se trouvaient à proximité à les rejoindre pour manifester leur colère. Des cheminots qui venaient chercher leurs rames ont marqué ouvertement leur solidarité ainsi que des dépanneurs et des ouvriers du nettoyage. Et la crainte que cette solidarité des travailleurs ne s'étende a obligé la direction à un premier recul sur les effectifs, mais qui n'a satisfait personne, puisque leur mécontentement porte surtout sur la prime.

Les jockeys se sont organisés dès le premier jour, et ont élu des grévistes à leur direction. A chaque assemblée, ils ont pris, tous ensemble, toutes les décisions. A chaque rencontre avec la direction, les propositions de cette dernière sont soumises aux grévistes qui décident et les élus appliquent. Pour l'instant, l'assemblée des grévistes de vendredi a décidé de déposer un nouveau préavis de grève, cette fois-ci reconductible, à partir du jeudi 7 juin.

C'est dire que tout ce déploiement de force policière à la demande de la direction n'a en rien entamé la détermination, bien au contraire. Les jockeys sont fiers de ce qu'ils ont fait et de ce qu'ils ont décidé de faire.

Partager