Parlement européen : Les mineurs de potasse d'Alsace viennent faire entendre leurs revendications08/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1718.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Parlement européen : Les mineurs de potasse d'Alsace viennent faire entendre leurs revendications

Mercredi 13 juin, une délégation d'une centaine de mineurs représentant les travailleurs des Mines de Potasse d'Alsace s'est rendue au Parlement européen, réuni en session à Strasbourg, pour faire entendre leurs revendications. Trois groupes politiques ont accepté de les recevoir : la Gauche Unitaire Européenne (GUE), qui regroupe les élus des PC d'Europe et des Verts nordiques, groupe auquel sont rattachés les élus LO-LCR ; le Parti Socialiste et le groupe UDF. La GUE était représentée par Arlette Laguiller et Alain Krivine.

La production de ce bassin minier doit s'arrêter en octobre 2003. Depuis 1997, un plan prétendument "social", qui court jusqu'en décembre 2004, doit mettre en retraite anticipée 1 800 mineurs. 800 d'entre eux devaient se reconvertir et, depuis, six cents l'ont fait. Ils se retrouvent aujourd'hui en intérim ou ont déjà changé plusieurs fois d'employeur et de métier. Il reste 220 mineurs qui dénoncent la situation bancale dans laquelle ils se retrouvent.

En effet, en majorité âgés de 35 à 45 ans, ils ont tous 15 ans d'ancienneté et plus. Ils n'admettent pas que leur reconversion entraîne la nécessité de travailler jusqu'à 60 ans, alors que leur statut de mineur pouvait leur permettre de partir à 50 ans, pour ceux qui travaillent au fond, et 55 ans pour les autres. A la majorité d'entre eux, il manque une malheureuse année, à d'autres six mois et à un trois jours, pour disposer du nombre nécessaire d'annuités !

En huit mois, ils ont mené une vingtaine d'actions en direction des travailleurs de la région mais aussi des élus locaux, notamment ceux qui avaient prétendu que la fermeture des mines se ferait sans problème. Ils demandent de bénéficier des droits de leur corporation - ce qui leur est dénié par la direction des Mines de Potasse, depuis l'accord de 1997, signé par les syndicats à l'exception de la CGT. Ils veulent notamment que les années de mines soient prises en compte pour l'ouverture des droits à la retraite.

Au nom de la GUE, Arlette Laguiller et Alain Krivine les ont bien évidemment assurés de leur soutien et se sont engagés à intervenir auprès des ministères des Affaires sociales, de l'Industrie et du Budget, pour appuyer leurs revendications. Mais Arlette Laguiller leur a aussi expliqué qu'ils ne peuvent attendre grand-chose d'une institution qui passe l'essentiel de son temps à satisfaire les intérêts des grandes entreprises plutôt qu'à améliorer les conditions de travail et d'existence de ceux qui produisent pourtant toutes les richesses de cette société. Pour obtenir la satisfaction de leurs revendications, les travailleurs doivent compter d'abord sur leur propre lutte.

C'est d'ailleurs uniquement celle-ci qui peut leur permettre d'élargir les soutiens à leur action et établir un rapport de forces qui fasse, en l'occurrence, que tous les mineurs du pays soient logés à la même enseigne.

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