Guadeloupe : Non à l'arbitraire de l'administration !08/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1718.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Guadeloupe : Non à l'arbitraire de l'administration !

Aux dires des journalistes, l'appel à la grève générale lancé en Guadeloupe par le syndicat indépendantiste UGTG pour condamner l'incarcération arbitraire d'un de ses membres, Michel Madassamy, n'aurait pas eu l'effet escompté. L'activité insulaire est toutefois restée fortement perturbée par la grève qu'observent les chauffeurs de camions-citernes, et qui paralyse la quasi-totalité des stations d'essence.

L'origine de ce mécontentement remonte au 27 mai, journée de commémoration du soulèvement des esclaves en 1848 et des victimes de la répression coloniale qui fit des dizaines de morts en mai 1967. Beaucoup de Guadeloupéens voudraient qu'elle soit considérée comme un jour férié. Le fait est que des jeunes qui participaient à une manifestation dans les rues de Pointe-à-Pitre furent indignés de voir que certains patrons n'avaient pas libéré leurs salariés ce jour-là. Ressentant cela comme une provocation et un manque de respect envers les luttes passées, ils voulurent forcer ces entreprises à la fermeture. Des affrontements s'en suivirent et quelques commerces en firent les frais.

A la suite de ces incidents, les autorités recherchèrent des boucs émissaires, et deux militants connus de l'UGTG furent placés en garde à vue. L'un d'eux, Michel Madassamy, responsable du syndicat des chauffeurs, fut ensuite incarcéré pour être jugé le 22 juin.

Cet arbitraire de l'administration, considéré à juste titre comme une provocation supplémentaire, fut à l'origine de nouveaux incidents les 31 mai et 1er juin, les manifestants exigeant la libération immédiate de Madassamy.

Une fois encore, la justice et l'administration font la démonstration qu'elles sont plus promptes à jeter un syndicaliste en prison qu'un patron qui ne respecte pas la législation du travail ou impose des conditions de travail indignes à ses salariés.

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