CTPA La Courneuve (93) : La direction a reculé08/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1717.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CTPA La Courneuve (93) : La direction a reculé

La société CTPA ex-Rumpler à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) fabrique des pièces de caoutchouc pour les freins et autres pièces de voitures. Il y a 144 salariés, dont la majorité en 3x8. Les salaires tournent autour de 7 500 F net mais, à l'atelier finition, c'est plutôt 5 000 à 6 000 F net.

Fin mars, la direction a annoncé la fermeture de cette usine sous-traitante de l'automobile, secteur qui semble pourtant tourner. Les actionnaires ont gardé deux entreprises qui fabriquent du caoutchouc pharmaceutique. Pas de soucis à se faire pour eux. Par contre, pour les ouvriers, c'est autre chose ! Pendant des années, ils ont travaillé dans des conditions pénibles. Intoxication à cause des fumées de vulcanisation, détérioration de la santé à cause des charges lourdes transportées, tel était le lot quotidien des salariés de l'entreprise. A l'ouverture des négociations sur le plan social, le patron a annoncé qu'il donnait 30 000 F en tout et pour tout un chacun, en plus des indemnités légales. Alors l'indignation a été la plus forte. Les stocks étaient à zéro ; les commandes, il y en avait jusqu'en 2004. Alors le lundi 14 mai, à l'appel de la CGT, les ouvriers et les ouvrières se sont mis en grève totale et illimitée. Quelques non-grévistes sont restés chez eux sur ordre du patron.

Il a fallu sept jours de grève avec occupation, week-end compris, pour que... les clients, gros équipementiers de l'automobile, commencent à sortir de l'argent. Et on a pu mesurer combien ils étaient pressés. Le mercredi 23, un protocole d'accord était signé pour :

100 000 F pour les 25 % de salariés qui partent de suite,

125 000 F pour les 50 % de salariés qui partent en septembre,

150 000 F pour les 25 % de salariés qui partent fin décembre.

Et, pour les plus anciens, 5 000 F en plus pour 20 à 25 ans de maison, 10 000 F en plus pour 25 ans de maison et plus. Les jours de grève ont été payés. Le patron s'en tire bien, puisque ce sont les équipementiers qui ont payé, mais les travailleurs ont repris la tête haute. Et ils savent qu'au besoin, ils peuvent les faire patienter encore pour leurs sacro-saintes commandes.

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